Au départ j’étais très réticent. Je n’aime pas me souvenir du passé. Ou plutôt je suis pour la mémoire sélective. Mes années adolescentes et post-adolescentes ne sont dans ma mémoire qu’un no man’s land temporel que je n’ai nul plaisir à remuer. Et puis sous la pression amusée de ma petite brune j’ai fini par craquer. Je me suis inscrit sur copains d’avant, le site des jeunes vieux nostalgiques. La vérité c’est que je n’ai pas été insensible à cette petite voix intérieure, au petit espoir de retrouver les quelques cancres qui ont illuminé mes années de primaire.
Evidemment en consultant les fiches des inscrits qui ont fréquentés mon école de banlieue je n’ai retrouvé aucun des gamins avec lesquels j’ai fait les 400 coups au grand désespoir de mes parents. Devant moi défilent noms et têtes inconnus. En moins de deux minutes je suis saisi d’un gros coup de blues. Il y a quelque chose de déprimant dans les fiches de ces personnes qui ne se définissent et se projettent qu’à travers leur profession et leur statut marital. Et puis je ne sais pas comment dire les choses autrement, mais ça sent la naphtaline et la mort.
J’ai tout de même un sourire en tombant sur quelques photos de classe où j’apparais, l’air ridicule avec mes coupes de cheveux et vêtements improbables. Saletés d’années 80. La décennie qui n’aurait jamais dû exister. Je n’ai aucune nostalgie de ce passé. Et puis quid de mon droit à l’image ? L’oubli et l’anonymat sont morts avec Internet.
J’ai le doigt sur la souris, je suis prêt à refermer à jamais ce poussiéreux musée virtuel lorsqu’un sentiment de curiosité pointe le bout de son nez. Je jette un œil aux fiches de mes camarades de lycée. Camarades est un bien grand mot tant je me suis peu lié d’amitié dans le lycée pour gosses de riches où j’ai dû faire pénitence pour avoir occupé mon ennui en amusant mes petits camarades de classe. Ma curiosité se porte bien sûr vers les jeunes filles aujourd’hui devenues femmes qui ont partagé un peu de salive, excité mes hormones et alimenté mes fantasmes.
A ma grande surprise pratiquement tout le monde est inscrit sur le site et ma vie (sentimentale) repasse devant mes yeux. Je tombe d’abord sur Karine, une petite brune rondelette et dévergondée qui en seconde se plaçait toujours lors des récréations en face de la porte des toilettes pour hommes de telle façon à entrapercevoir le sexe des élèves mâles qui se soulageaient aux urinoirs et à laquelle, ayant repéré le petit manège, je me faisais un malin plaisir de faire plaisir. Quelques années plus tard je la sautais en sortant de boite.
Je suis ravi d’apprendre qu’Hélène, l’amie qui m’a initié à la littérature érotique pendant les cours de math vit aujourd’hui à l’autre bout du monde. Elle au moins s’est échappée du prévisible. Sylvie, l’intello moquée en 5e pour son appareil dentaire qui tiendra sa revanche deux années plus tard en se transformant en fille hautement désirable grâce à une poitrine prodigieuse et qui me caressera avec beaucoup de tendresse et de curiosité la queue pendant un slow lors de la fête de fin d’année, est aujourd’hui infirmière divorcée mère de 3 enfants. Nous avions un peu baisouillé quelques années plus tard lorsque nous nous sommes retrouvés inscrits aux mêmes cours de code de la route.
Flash hautement érectile en tombant sur la fiche de Tatiana, une brune à la beauté stupéfiante et dotée du plus joli cul de la terre, qui un soir d’hiver après les cours s’était fait prendre dans sa voiture par deux pions du lycée. Une scène dont son ex, bellâtre spectateur de la scène, n’avait pas tardé à fournir moult détails à tout le lycée. Le moins que l’on puisse dire c’est que Tatiana n’a rien perdu de sa beauté.
Je cherche Laetitia, la bombe qui en troisième faisait bander tout le lycée et eut l’extrême bon goût de me choisir comme copain pendant 3 mois, avant de tomber dans les bras d’un garçon qui réussit l’incroyable exploit d’obtenir la note d’un sur dix à ses tests psychotechniques. Mais celle-ci n’est pas inscrite. Cette recherche je dois l’avouer est motivée par une quête d’un plaisir sadique. Croisée quelques années plus tard, la pauvre avait perdu beaucoup de sa superbe et gagné une belle culotte de cheval.
Je ne trouve pas non plus Valérie, une petite ronde pas très belle qui s’était forgé dès la 4ème une belle réputation de "salope du lycée" en couchant avec à peu près tout la gente masculine des classes supérieures en un semestre à peine. Ce qui à l’époque était quelque chose. J’ai toujours eu beaucoup de tendresse pour cette fille qui avait cette qualité qui en tous temps m’a séduit : de l’humour.
Je tombe sur une autre Valérie (à l’époque il y en avait au moins 2 par classe), la bombe de la 4e4 qui ne m’aurait pas même adressé la parole et qui est tout à coup tombé sous mon charme le jour où son mec a préféré mêler sa salive à celle de ma copine. Ça m’allait, je ne perdais pas au change. Elle se laissait peloter Valérie. Je découvre que quelques couples formés au lycée sont toujours ensemble aujourd’hui. Demandez à n’importe quelle personne, il y a 99% de chances qu’elle trouve ça beau ces amours de jeunesse. Moi je trouve ça triste. Et ce n’est vraiment pas de la jalousie.
(Note à moi-même : penser à enfin prendre rendez-vous chez ce psy)
Mon cœur s’accélère lorsque je tombe sur le nom que je recherchais. Anne-Sophie, la première fille dont je sois tombé amoureux, la première femme que j’ai vu nue dans les vestiaires de la piscine municipale, la première à être l’héroïne de mes rêveries érotiques nocturnes. Celle qui m’aimait bien mais préférait les fils à papa. Le visage a un peu grossi mais elle a gardé ses jolies joues roses qui faisaient mon bonheur. Elle est toujours aussi belle. Elle vit désormais à l’autre bout de la France, mettant prématurément un terme à cette idée de la contacter pour enfin baiser mon amour de jeunesse qui traverse mon esprit malade.
(Note à moi-même : définitivement penser à prendre rendez-vous chez le psy)
Le sentiment de nausée mêlé de spleen est adouci par quelques jolis souvenirs qui remontent à la surface. Je prends la (sage) décision de supprimer ma fiche et d’éteindre l’ordinateur. Un bon jogging avec du gros son dans les oreilles me fera le plus grand bien.
Evidemment en consultant les fiches des inscrits qui ont fréquentés mon école de banlieue je n’ai retrouvé aucun des gamins avec lesquels j’ai fait les 400 coups au grand désespoir de mes parents. Devant moi défilent noms et têtes inconnus. En moins de deux minutes je suis saisi d’un gros coup de blues. Il y a quelque chose de déprimant dans les fiches de ces personnes qui ne se définissent et se projettent qu’à travers leur profession et leur statut marital. Et puis je ne sais pas comment dire les choses autrement, mais ça sent la naphtaline et la mort.
J’ai tout de même un sourire en tombant sur quelques photos de classe où j’apparais, l’air ridicule avec mes coupes de cheveux et vêtements improbables. Saletés d’années 80. La décennie qui n’aurait jamais dû exister. Je n’ai aucune nostalgie de ce passé. Et puis quid de mon droit à l’image ? L’oubli et l’anonymat sont morts avec Internet.
J’ai le doigt sur la souris, je suis prêt à refermer à jamais ce poussiéreux musée virtuel lorsqu’un sentiment de curiosité pointe le bout de son nez. Je jette un œil aux fiches de mes camarades de lycée. Camarades est un bien grand mot tant je me suis peu lié d’amitié dans le lycée pour gosses de riches où j’ai dû faire pénitence pour avoir occupé mon ennui en amusant mes petits camarades de classe. Ma curiosité se porte bien sûr vers les jeunes filles aujourd’hui devenues femmes qui ont partagé un peu de salive, excité mes hormones et alimenté mes fantasmes.
A ma grande surprise pratiquement tout le monde est inscrit sur le site et ma vie (sentimentale) repasse devant mes yeux. Je tombe d’abord sur Karine, une petite brune rondelette et dévergondée qui en seconde se plaçait toujours lors des récréations en face de la porte des toilettes pour hommes de telle façon à entrapercevoir le sexe des élèves mâles qui se soulageaient aux urinoirs et à laquelle, ayant repéré le petit manège, je me faisais un malin plaisir de faire plaisir. Quelques années plus tard je la sautais en sortant de boite.
Je suis ravi d’apprendre qu’Hélène, l’amie qui m’a initié à la littérature érotique pendant les cours de math vit aujourd’hui à l’autre bout du monde. Elle au moins s’est échappée du prévisible. Sylvie, l’intello moquée en 5e pour son appareil dentaire qui tiendra sa revanche deux années plus tard en se transformant en fille hautement désirable grâce à une poitrine prodigieuse et qui me caressera avec beaucoup de tendresse et de curiosité la queue pendant un slow lors de la fête de fin d’année, est aujourd’hui infirmière divorcée mère de 3 enfants. Nous avions un peu baisouillé quelques années plus tard lorsque nous nous sommes retrouvés inscrits aux mêmes cours de code de la route.
Flash hautement érectile en tombant sur la fiche de Tatiana, une brune à la beauté stupéfiante et dotée du plus joli cul de la terre, qui un soir d’hiver après les cours s’était fait prendre dans sa voiture par deux pions du lycée. Une scène dont son ex, bellâtre spectateur de la scène, n’avait pas tardé à fournir moult détails à tout le lycée. Le moins que l’on puisse dire c’est que Tatiana n’a rien perdu de sa beauté.
Je cherche Laetitia, la bombe qui en troisième faisait bander tout le lycée et eut l’extrême bon goût de me choisir comme copain pendant 3 mois, avant de tomber dans les bras d’un garçon qui réussit l’incroyable exploit d’obtenir la note d’un sur dix à ses tests psychotechniques. Mais celle-ci n’est pas inscrite. Cette recherche je dois l’avouer est motivée par une quête d’un plaisir sadique. Croisée quelques années plus tard, la pauvre avait perdu beaucoup de sa superbe et gagné une belle culotte de cheval.
Je ne trouve pas non plus Valérie, une petite ronde pas très belle qui s’était forgé dès la 4ème une belle réputation de "salope du lycée" en couchant avec à peu près tout la gente masculine des classes supérieures en un semestre à peine. Ce qui à l’époque était quelque chose. J’ai toujours eu beaucoup de tendresse pour cette fille qui avait cette qualité qui en tous temps m’a séduit : de l’humour.
Je tombe sur une autre Valérie (à l’époque il y en avait au moins 2 par classe), la bombe de la 4e4 qui ne m’aurait pas même adressé la parole et qui est tout à coup tombé sous mon charme le jour où son mec a préféré mêler sa salive à celle de ma copine. Ça m’allait, je ne perdais pas au change. Elle se laissait peloter Valérie. Je découvre que quelques couples formés au lycée sont toujours ensemble aujourd’hui. Demandez à n’importe quelle personne, il y a 99% de chances qu’elle trouve ça beau ces amours de jeunesse. Moi je trouve ça triste. Et ce n’est vraiment pas de la jalousie.
(Note à moi-même : penser à enfin prendre rendez-vous chez ce psy)
Mon cœur s’accélère lorsque je tombe sur le nom que je recherchais. Anne-Sophie, la première fille dont je sois tombé amoureux, la première femme que j’ai vu nue dans les vestiaires de la piscine municipale, la première à être l’héroïne de mes rêveries érotiques nocturnes. Celle qui m’aimait bien mais préférait les fils à papa. Le visage a un peu grossi mais elle a gardé ses jolies joues roses qui faisaient mon bonheur. Elle est toujours aussi belle. Elle vit désormais à l’autre bout de la France, mettant prématurément un terme à cette idée de la contacter pour enfin baiser mon amour de jeunesse qui traverse mon esprit malade.
(Note à moi-même : définitivement penser à prendre rendez-vous chez le psy)
Le sentiment de nausée mêlé de spleen est adouci par quelques jolis souvenirs qui remontent à la surface. Je prends la (sage) décision de supprimer ma fiche et d’éteindre l’ordinateur. Un bon jogging avec du gros son dans les oreilles me fera le plus grand bien.
14 commentaires:
essaie facebook peut être… :)
C'est drôle mais moi aussi en ce moment je cherche quelqu'un. Un amour perdu loin très loin (près de Lyon)
J'ai appelé le curé de la paroisse et l'office culturel de la petite ville où sa mère habitait. Des mecs sur copains d'avant justement supposés le connaitre… Ou en le googelisant… J'appelle tous les noms identiques que je trouve dans l'annuaire…
Et je ne sais même pas ce que j'essaie de (me) prouver en faisant ça.
Comprendre le passé pour mieux vivre le présent (et évaluer l'avenir plus sereinement ?)
(moi aussi je ferais mieux d'aller voir un psy) ;)
@ lindalee b :
Il va falloir en effet que j'essaie facebook... mais pour d'autres (mauvaises) raisons ;-)
Manifestement cet homme est difficile à pister. Peut-être vit-il à l'étranger. Peut-être est-il décédé ou devenu agent secret rompu à l’anonymat. Ou encore peut-être a-t-il changé de sexe et a-t-il abandonné son nom de jeune fille en se mariant…
Vous allez loin dans la démarche tout de même. Quelque chose à vous prouver, besoin de réponses et/ou des comptes à régler avec le passé. Je vous souhaite de trouver ce que vous cherchez.
Pfff! ben voilà, ça fout le cafard!
Je résiste, envers et contre tous ceux qui voudraient que je cède à cette mode! Non, je n'ai pas envie de retrouver mes amours de lycée. Non pas que j'aie de mauvais souvenirs...mais je ne sais pas, j'ai pas envie. Et puis franchement, j'ai bien partagé ma salive, ça oui! je me suis laissée papouiller et sucotter mes jolis seins pamplemousses, mais aucun lycéen boutonneux n'a eu l'accès au mien (de petit bouton...suivez, faites un effort!) Alors savoir si Fred a des Sicav ou Tony des "Eurotunnel"(ça m'étonnerait pas, l'était con comme un verre à dent!), je m'en fous comme de mon premier string!
Et l'idée d'être contactée par un ancien copain dont j'aurais gardé une image de doux dingue (je faisais une sélection), pour le retrouver "rangé": non, merci!
En revanche, j'ai accepté de participer à une journée "retrouvailles" entre élèves de la même classe de CM2, avec notre "maître" et tout et tout...ben pareil, ça m'a fichu le cafard!
il fait un prix de gros, ton psy?
Je pense que je vais essayer de m'inscrire moi. Pourquoi pas! Mais dis moi ca m'a l'air de t'avoir chamboulé ce retour en arrière! Bisous doux!
@ chimères :
Résistez ! Ce n'était pas une obsession mais une fois sur le site la curiosité l'a emporté ;-)
@ prune :
Chamboulé c'est excessif mais c'est franchement déprimant ce site. A moins que ce soit la vie qui est déprimante.
Je dois être une des rares personnes dans ma boîte à ne pas m'être inscrite sur copain d'avant ou autre ! Pas envie d'être fichée par google (même s'il est "mon ami"). Sinon, j'ai trouvé cette note pleine de tendresse. Mes années lycée ont été les plus difficiles je crois.
@ agatha :
Que vous le vouliez ou non, vous êtes déjà fichée ;-)
Personnellement de cet effeuillage je retiendrai le musée sentant la naphtaline et le fait que vous étiez un sacré, un sacré...
Aucune envie de figurer sur ces sites car, comme vous, aucune nostalgie d'un passé bien passé. Et la naphtaline, c'est exactement l'idée qui me vient lorsque je vois le défilé sur le site de ceux qui ont peuplé ma jeunesse pour le meilleur ou pour le pire.
@ gicerilla :
Un sacré... bof... turbulent... mais assez timide en fait.
Je ne vais pas finasser : j'adore ce texte !
oui, essaie facebook : le meilleur moyen pour retrouver tous ceux que tu ne voulais plus voir... et ne jamais trouver la seule personne que tu recherches vraiment ! (oui, je parle pour moi...)
@ memorandhomme :
Merci !
@ fille facile :
Un jour je le ferai...
Je me suis bien marré à lire tes remontées (...) dans le temps.
Pas sûre d'avoir envie d'en faire autant, mais ça pourrait faire un billet marrant, tiens ...
J'ai surtout aimé ta réflexion sur les 99 % qui chialent comme des veaux devant les amours de jeunesse ... 99 % t'es sûr ? tu déconnes ?
P'tain, je comprends mieux pourquoi j'ai l'impression d'être un extra-terrestre, parfois ...
@ fiso :
L'impression d'être un extra-terrestre (et d'avoir été adopté) je la ressens plus souvent qu'à mon tour...
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