A bien des égards j’ai trouvé Inglorious Basterds absolument jubilatoire. Un sentiment que me procure souvent le cinéma de Tarantino, réalisateur virtuose qui a bien plus d’épaisseur que ne veulent bien le voir ses détracteurs. Probablement parce que je pressentais le film blague de potache et n’en attendais pas un film à la hauteur de Jackie Brown. Néanmoins la partie la plus rationnelle et terre à terre de mon cerveau n’a pu s’empêcher de noter et regretter quelques passages de mauvais goût qui au final me laissent comme un goût d’inachevé dans la bouche.
J’ai aimé :
- La prestation prodigieuse et toute en nuances de Christophe Waltz, formidable acteur de théâtre autrichien habitué à cachetonner dans de médiocres téléfilms, absolument génial en SS lettré, sadique et calculateur. Sans lui pas de film. Son prix d’interprétation à Cannes est on ne peut plus mérité.
- L’incroyable scène d’ouverture. Une scène de suspense quasi insoutenable que Tarantino réussit par sadisme à étirer encore et encore par la seule force de ses qualités de dialoguiste. Une maestria renouvelée lors de deux autres scènes clés du film (lorsque le personnage de Mélanie Laurent est convoqué à la table de Goebbels et lors du rendez-vous qui finit en bain de sang dans le bistrot).
- Le charme de Mélanie Laurent que je ne connaissais peu et dont je serais très curieux de voir le court-métrage porno qu’elle a réalisé pour Canal +
- La violence défoulatoire de certaines scènes. Cela répond sans doute à un reflexe primaire chez moi mais voir des nazis se faire exploser la gueule au cinéma à toujours eu sur moi un effet jubilatoire et revigorant.
Je n’ai pas aimé :
- La première scène où apparait le personnage d’Hitler. Une scène franchement embarrassante qu’on croirait extraite d’un mauvais Mel Brooks.
- Les clins d’œil incessants à une filmographie auquel le spectateur est souvent étranger. Cela fonctionnait fort bien dans ses premiers films mais au fur et mesure de sa filmographie ceux-ci sont de plus en plus lourds (la musique de western spaghetti dans un film sur la seconde guerre mondiale n’est par exemple pas du meilleur effet) et ne font plus sens.
- Les tics de mise en scène tarantinesques qui fonctionnaient fort bien dans Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Jackie Brown (et déjà moins bien dans Kill Bill, film mille-feuilles parfois indigeste) car films sur la culture Pop. Ils fonctionnent nettement moins bien dans un film de guerre, fût-il de série B.
- La volonté du réalisateur de réaliser (encore) un film hommage aux séries B là où il y avait matière à être bien plus ambitieux. Tarantino ne va pas pouvoir s’en sortir ainsi indéfiniment à saccager ses films à coups de private jokes et d’humour adolescent.
Conclusion :
Prisonnier de son personnage du cinéaste érudit goinfré de séries B et de pop culture, Tarantino signe avec Inglorious Basterds un bon film (pour peu que l’on soit enclin à lui pardonner les libertés qu’il prend avec l’Histoire), par moments même absolument brillant, mais péchant parfois par vulgarité et manque d’ambition. Frustrant car après un Kill Bill, tentative à moitié ratée de se frotter à ses modèles du cinéma d’action venu d’Asie, et un Boulevard de la mort aussi jubilatoire sur l’instant que vite oublié, QT avait toutes les cartes en main (scénario, casting) pour réaliser un très grand film (de guerre).
J’ai aimé :
- La prestation prodigieuse et toute en nuances de Christophe Waltz, formidable acteur de théâtre autrichien habitué à cachetonner dans de médiocres téléfilms, absolument génial en SS lettré, sadique et calculateur. Sans lui pas de film. Son prix d’interprétation à Cannes est on ne peut plus mérité.
- L’incroyable scène d’ouverture. Une scène de suspense quasi insoutenable que Tarantino réussit par sadisme à étirer encore et encore par la seule force de ses qualités de dialoguiste. Une maestria renouvelée lors de deux autres scènes clés du film (lorsque le personnage de Mélanie Laurent est convoqué à la table de Goebbels et lors du rendez-vous qui finit en bain de sang dans le bistrot).
- Le charme de Mélanie Laurent que je ne connaissais peu et dont je serais très curieux de voir le court-métrage porno qu’elle a réalisé pour Canal +
- La violence défoulatoire de certaines scènes. Cela répond sans doute à un reflexe primaire chez moi mais voir des nazis se faire exploser la gueule au cinéma à toujours eu sur moi un effet jubilatoire et revigorant.
Je n’ai pas aimé :
- La première scène où apparait le personnage d’Hitler. Une scène franchement embarrassante qu’on croirait extraite d’un mauvais Mel Brooks.
- Les clins d’œil incessants à une filmographie auquel le spectateur est souvent étranger. Cela fonctionnait fort bien dans ses premiers films mais au fur et mesure de sa filmographie ceux-ci sont de plus en plus lourds (la musique de western spaghetti dans un film sur la seconde guerre mondiale n’est par exemple pas du meilleur effet) et ne font plus sens.
- Les tics de mise en scène tarantinesques qui fonctionnaient fort bien dans Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Jackie Brown (et déjà moins bien dans Kill Bill, film mille-feuilles parfois indigeste) car films sur la culture Pop. Ils fonctionnent nettement moins bien dans un film de guerre, fût-il de série B.
- La volonté du réalisateur de réaliser (encore) un film hommage aux séries B là où il y avait matière à être bien plus ambitieux. Tarantino ne va pas pouvoir s’en sortir ainsi indéfiniment à saccager ses films à coups de private jokes et d’humour adolescent.
Conclusion :
Prisonnier de son personnage du cinéaste érudit goinfré de séries B et de pop culture, Tarantino signe avec Inglorious Basterds un bon film (pour peu que l’on soit enclin à lui pardonner les libertés qu’il prend avec l’Histoire), par moments même absolument brillant, mais péchant parfois par vulgarité et manque d’ambition. Frustrant car après un Kill Bill, tentative à moitié ratée de se frotter à ses modèles du cinéma d’action venu d’Asie, et un Boulevard de la mort aussi jubilatoire sur l’instant que vite oublié, QT avait toutes les cartes en main (scénario, casting) pour réaliser un très grand film (de guerre).
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