Dans un épisode de la série Louie (si vous ne l’avez jamais vue c’est une impardonnable faute de goût) le héros, un humoriste de stand-up vaguement dépressif, déclare qu’à 40 ans on sait très bien que plus jamais une année ne sera meilleure que la précédente. Je m’en approche à petits pas. Une petite partie de moi craint qu’il n’ait raison. Un ami homo célibataire me racontait récemment de façon voilée combien ça devient difficile de trouver quelqu’un quand on approche de la quarantaine et qu’on a eu autre chose à faire dans la vie que passer ses journées dans des salles de muscu. Il croit savoir qu’en milieu hétéro la drague est plus facile. Je lui ai laissé ses illusions. Mon meilleur ami nous fait sa crise de la quarantaine. Grand bien lui fasse. Mais ce n’est pas une crise classique. Il ne drague pas des étudiantes. Il ne court pas la chair fraiche. Son truc c’est les milf. Des femmes un peu plus âgées que lui. Il vit en milieu bourgeois où je dois reconnaitre qu’il y a de jolis spécimens. Le veinard. Dans mon quartier les quadras sont loin d’être des Nancy Botwin. Je devrais le présenter à cette quadra que j’avais rencontré sur Adopte. Très en colère de constater que les hommes qui lui plaisent, les hommes de son âge, cherchaient des femmes qui ont dix ans de moins. Elle avait un très beau cul. Je crois que j’aurais eu envie de la baiser si elle n’avait pas été aussi aigrie. En levrette, parce qu’elle avait un peu mauvaise haleine. C’est vrai, nous les hommes préférons les femmes plus jeunes que nous. On peut trouver ça injuste. Mais c’est comme ça. De la même façon que les femmes préfèrent les hommes grands et bien membrés. C’est bien sûr en partie une question de physique. De fraicheur et de fermeté des chairs. Mais pas seulement. C’est bandant une milf. Mais il y a les âmes cabossées par la vie, les gosses et l’indisponibilité, les renoncements, la petite vie réglée. Not for me. Not yet. J’ai besoin d’être bousculé. J’ai besoin de possibles, de folies. En ce moment je baise avec une très jolie brune de 26 ans que j’ai draguée dans l’Eurostar. J’adore ses fossettes, sa chatte et sa bisexualité. Mais elle ne voit pas la différence entre Balzac et Musso, entre Tryo et Brassens. A notre troisième rendez-vous elle a voulu que je reste avec elle regarder Grey’s Anatomy. J’avais mieux à faire. J’ai sérieusement envisagé de traverser 2012 dans l’abstinence. Oui je sais… C’est marrant, avant de rencontrer la miss susmentionnée, je n’avais plus aucune libido. Mais je faisais des rêves érotiques toutes les nuits. Les mystères de l’âme… Je ne me sens jamais aussi jeune que lorsque je discute avec certaines femmes de mon âge sur des sites de rencontres, ou que je lis leurs fiches. Ça sent parfois le service gériatrie. Je me sens jeune dans ma tête et dans mon corps. Mais c’est dommage quand même qu’en vieillissant la saveur des choses s’estompe.
PS : Ce texte a été légèrement retouché après publication et lecture des premiers commentaires pour corriger certaines maladresses débouchant sur des malentendus.
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