mercredi 2 mai 2012

J-1

Avant l'auto-destruction.


mardi 1 mai 2012

S et

On s’est croisé il y a quelques années dans une partouze dinatoire. Accompagnés tous les deux on s’est d’abord observé de loin. On a joué à cache-cache. On s’est croisé autour du buffet. On s’est effleuré. Puis lorsqu’il fût temps que la soirée se débride un peu, nous nous sommes retrouvés au bar, par un heureux hasard. Ou peut-être pas. Sans nos moitiés, chassées ou parties en chasse. Nous avons trinqué. Avant de nous isoler. 

Elle me suce entre deux gorgées de champagne lorsque S, ma cavalière du soir nous rejoint. Ma douce fellatrice est partageuse alors S ne se fait pas prier pour m’offrir une extraordinaire pipe à deux bouches. Leurs langues, leurs lèvres se baladent sur ma verge, caressent mes bourses, s’effleurent, se titillent, s’emmêlent. Petit à petit un groupe de voyeurs s’est formé à distance raisonnable. Une quinzaine d’hommes et de femmes. Observateurs silencieux. Les mains se font baladeuses, les doigts fureteurs. Parmi eux, le compagnon, qui ne quitte pas sa moitié des yeux. Des yeux amoureux. Il finit par se joindre à nous et S s’occupe de lui. 

Deux pachas en train de se faire pomper sous les regards envieux. Un équilibre rompu lorsque deux jeunes types sortent du rang, se présentant caleçons baissés et sexes dressés. Je connais S, ma moitié libertine. Je sais qu’elle va relever le défi. Je ne suis pas surpris de la voir avaler les queues qui se présentent à elle, branlant celles qu’elle ne peut prendre en bouche. Ma douce fellatrice me propose de nous isoler. A ma grande surprise son homme ne souhaite pas nous suivre, préférant sans doute l’effervescence du gang-bang qui s’annonce. Je m’assure que S maitrise la situation et nous voilà main dans la main à la recherche d’un coin tranquille où nous isoler. 

Assis au bar nous parlons peu. Quelques minutes plus tôt nous avons été, ensemble et simultanément, terrassés par un violent orgasme. Nous avons conscience qu’il s’est passé quelque chose, et qu’en d’autres circonstances… Son homme nous rejoint et nous raconte brièvement ce que nous avons manqué. C’est à ce moment-là que S débarque, nue et cheveux mouillés, faisant son petit effet sur ses talons hauts. Nos deux tourtereaux décident qu’il est temps de rentrer à la maison. Ou plutôt lui veut rentrer. Elle me fait une petite grimace d’excuse, on se fait la bise et je l’observe s’éloigner. Je n’ai eu le temps que de lui glisser un merci au creux de l’oreille. C’est sans doute mieux ainsi. S qui me connait bien me commande une vodka pour me remonter le moral. Que je bois bien sûr cul-sec. Je n’en crois pas mes yeux lorsqu’elle monte sur le bar, s’allonge devant moi, écartant les cuisses et m’offrant son sexe à déguster. Je m’y plonge et j’oublie. 

Momentanément. 

Deux jours plus tard, je perds mon temps sur un site libertin lorsque je suis abordé par un couple. Je la reconnais tout de suite sur les photos sans visages. C’est en fait lui qui est venu vers moi. Il m’explique que sa moitié lui a parlé de moi, qu’elle aimerait me revoir et qu’il est d’accord pour que ça se passe en tête à tête. Nous chatterons épisodiquement pendant deux ans, sans jamais se revoir. Des problèmes de santé et une grossesse seront passés par là. Nous finirons par perdre le contact. Jusqu’au week-end dernier, où sur le même site nos routes se sont croisées de nouveau. On s’est promis de se faire une soirée prochainement. Une promesse en l’air. 


Bande son:
Nancy Sinatra - You Only Live Twice

Pensée du soir

Les tout petits culs c'est pas mal non plus.