La nostalgie camarade.
En recherchant désespérément une vieille
photo de vacances définitivement perdue dans ma boîte mail je suis retombé sur
toute cette correspondance que j'ai entretenue avec les lectrices de mes
différents blogs.
J'ai tout gardé.
C'était souvent intense, ludique, lettré et
pur.
Je suis content d'avoir archivé tout ça.
Tous ces noms de blogs qui font remonter de
délicieux souvenirs à ma mémoire.
Et quelques jolies photos.
Qu'est-ce que c'était amusant et excitant.
Et parfois un peu naïf, dans le plus beau
sens du terme.
Une autre époque.
On a bousillé tout ça.
Je me demande ce que sont devenues toutes
ces femmes libres et cultivées qui m'ont fait fantasmer, rire et grandir.
Sont-elles rentrées dans le rang ? Ont-elles baissé les armes ?
J'ai couché avec certaines.
J'ai fantasmé les autres.
Je me suis mal comporté avec l'une d'entre
elle. Une formidable amitié que j'ai trahie. Par pure lâcheté. Relire nos
échanges m'a fait mal au ventre.
Je suis probablement passé à côté deux ou
trois fois de belles histoires. Si peur d'aimer. Nostalgie légèrement teintée
de tristesse.
Je n'ai pas su me poser. Fuite en avant.
Il y a aussi cette blogueuse que je n'ai
jamais eu le courage de rencontrer parce qu'elle m'intimidait trop. Et cette
jeune fille formidable que j'ai piètrement baisée dans un hôtel parisien entre
les fêtes de fin d'année.
C'était une autre époque.
Nous n'étions pas nés avec Internet. Nous
découvrions un nouvel espace de liberté, d'expression et de jeu. Il y avait des
tabous à briser. Nous avions envie de partager, de nous montrer, de mater et de nous
mélanger. Nous nous le sommes approprié. Et nous en avons bien profité.
Et puis on s'est lassé, j'imagine.
On a limité notre expression à 140
caractères.
Et internet n'est devenu que sarcasme,
diffamation, délation et intolérance.