lundi 1 février 2010

Déception et confirmation

C'est sans doute le lot des grands de décevoir de temps en temps. J'ai une grande admiration pour Ethan et Joel Coen. De Blood Simple à Fargo en passant par The Barber leur filmographie est jalonnée de petites perles de cinéma. Ces dernières années ils avaient déjà montré quelques signes de faiblesses avec des comédies agréables mais un peu légères (Intolérable cruauté, Ladykillers…). Avant de se reprendre de façon magistrale avec No Country For Old Men. Aujourd'hui ils font dans un nouveau genre en vogue dans le cinéma indépendant US : la comédie pas drôle (voire The Informant de Soderbergh). Burn after reading peinait à arracher quelques sourires. A Serious Man est une véritable purge. Je ne m'étais pas autant ennuyé au cinéma depuis La Divine Comédie de Manoel de Oliveira. Peut-être parce que je suis totalement hermétique à la chose religieuse. Probablement. Toujours est-il que l'histoire de cet homme incolore et pleurnichard qui courbe invariablement l'échine devant des épreuves qui relèvent parfois de l'anecdotique, traitée avec grande austérité et plombée par les références religieuses (parfois absconses pour l'athée que je suis) ne m'a tiré que bâillements consternés et incompréhension.

Un manque d'inspiration que ne connait pas Jason Reitman, réalisateur du formidable Juno et du très agréable Thank you for smoking. Précédée d'une réputation flatteuse, In the air est une excellente comédie taillée sur mesure pour un George Clooney une nouvelle fois parfait dans un rôle d'expert en licenciements ayant organisé sa vie de façon à fuir tout engagement. J'aime beaucoup Clooney dont les choix artistiques sont remarquables. Je retrouve chez lui beaucoup de ce que j'aime chez Cary Grant, mon acteur préféré. Le dénouement aurait sans doute mérité d'être moins politiquement correct mais sans en avoir l'air le film règle quelques comptes avec un monde du travail de plus en plus déshumanisé.

J'ai enfin vu Welcome que j'avais raté par un incroyable concours de circonstances lors de sa sortie en salle. C'est effectivement l'un des meilleurs films de 2009. Vincent Lindon est comme d'habitude parfait. Le film évite soigneusement de tomber dans les pièges auquel est promis ce genre de film et pose de nombreuses questions auxquelles il n'existe peut-être pas de réponses. Décidément le cinéma français reprend du poil de la bête.

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