Quand elle ne se torture pas les neurones pour trouver de nouveaux moyens d'anéantir la classe moyenne à coups de taxes nouvelles, la majorité présidentielle se branle le cortex pour nous pondre de nouvelles lois. Elle adore ça les lois. L'ordre c'est plus bandant que la justice sociale. Nouvelle lubie en date, moins grave que la taxation des indemnités d'accident du travail je vous l'accorde, une députée UMP voudrait soumettre un texte de loi visant à obliger les magazines de mode à mentionner lorsqu'une photo a été retouchée avant publication. Après "fumer tue" sur les paquets de cigarettes on pourrait donc voir apparaitre la mention "sans Photoshop la bombe sexuelle que vous avez sous les yeux est en réalité un boudin ridé et plein de cellulite" dans la presse bon marché.
Aussi je pose la question, pendant qu'on s'attaque aux vrais problèmes de société, à quand une loi obligeant les artistes casseroles à signaler que leur voix a été retouchée en studio ? Autotune et Photoshop, même combat. J'attends avec impatience le jour où je pourrai lire en bas des affiches de cinéma la mention "attention, la débauche d'effets spéciaux vise à cacher l'indigence du scénario". Certes, les mauvaises langues ne manqueront pas de signaler que certains films portent déjà la mention "produit par Luc Besson". Good point.
Blague à part, autant je peux comprendre que l'on prenne des mesures face à la dérive des mannequins anorexiques qui met en danger leur santé ainsi que celle de (jeunes) femmes influençables, autant j'ai du mal à comprendre ce qui justifie un tel projet de loi. Que nombre de femmes fassent un complexe grandissant face à une perfection corporelle totalement artificielle qui leur est matraquée lourdement dans le presse féminine, cela fait peu de doute. Qu'elles soient écœurées lorsqu'on leur balance sous les yeux une Sharon Stone (customisée de A à Z) bombe sexuelle à 50 ans, je le comprends. J'ai moi aussi mes petits complexes. Mais toutes les législations du monde ne changeront pas un état de fait : la nature est injuste lors de la distribution des atouts physiques. Et le corps vieillit, nous n'y pouvons rien. Et puis que je sache personne n'oblige les femmes à lire ces torchons. Mais la femme est masochiste.
Si l'hypothèse selon laquelle l'estime de soi de la gente féminine était à ce point mise à mal qu'il serait urgent d'intervenir se vérifiait, peut-être faudrait-il s'attaquer directement au modèle économique totalement cynique de la presse féminine : je culpabilise la femme à longueur de pages, lui mettant le nez sur ses bien naturelles imperfections, lui reprochant avec violence d'avoir des rondeurs et/ou des rides, je lui refourgue des produits amincissants, des crèmes anti-rides, des gels anticellulite et j'en passe, et j'encaisse la manne des annonceurs. Aussi hallucinant que cela puisse paraitre, il semblerait qu'une bonne partie de la population féminine n'ait pas encore saisi l'arnaque.
Si j'osais me permettre une remarque je signalerais que si les femmes ne baissaient pas les yeux dans la rue, si elles ne s'enfuyaient pas pour un regard, si elles n'étaient pas prêtes à vous gifler pour un compliment, peut-être se sentiraient-elles plus désirables et désirées. Mais je suis timide alors je ne dis rien.
Au-delà de sa pertinence (et de la porte ouverte au n'importe quoi que constituerait le vote de cette loi qui fort heureusement a bien peu de chance de passer), on peut s'interroger sur l'impact d'une telle mention. Prenons encore l'exemple de la cigarette. On a beau rappeler aux fumeurs sur chaque paquet, et avec un message clair, qu'ils courent le risque de mourir jeunes dans d'affreuses souffrances, la toxicomanie tabagique ne régresse que très lentement. Alors comment peut-on espérer qu'une mention "photo retouchée" empêche l'homme de comparer la bombasse (artificielle) qui lui fait de l'œil sur papier glacé à la femme qui lui repasse ses chemises ? Et puis où commence la retouche photo ? De l'effacement d'un petit bourrelet disgracieux à un lifting complet, il y a un monde.
Il n'empêche que cela me donne quelques idées. Scoop. Je peux vous l'annoncer en exclusivité, dès demain je prends ma carte de l'UMP et compte me présenter aux prochaines élections locales. Je voudrais faire passer une loi qui me tient à cœur. Il s'agit d'interdire d'exhibition ces curiosités de la nature qui affichent tablettes de chocolat et sexes de 3 mètres de long et me font une concurrence déloyale sur les sites de rencontres avec pénétration.
Aussi je pose la question, pendant qu'on s'attaque aux vrais problèmes de société, à quand une loi obligeant les artistes casseroles à signaler que leur voix a été retouchée en studio ? Autotune et Photoshop, même combat. J'attends avec impatience le jour où je pourrai lire en bas des affiches de cinéma la mention "attention, la débauche d'effets spéciaux vise à cacher l'indigence du scénario". Certes, les mauvaises langues ne manqueront pas de signaler que certains films portent déjà la mention "produit par Luc Besson". Good point.
Blague à part, autant je peux comprendre que l'on prenne des mesures face à la dérive des mannequins anorexiques qui met en danger leur santé ainsi que celle de (jeunes) femmes influençables, autant j'ai du mal à comprendre ce qui justifie un tel projet de loi. Que nombre de femmes fassent un complexe grandissant face à une perfection corporelle totalement artificielle qui leur est matraquée lourdement dans le presse féminine, cela fait peu de doute. Qu'elles soient écœurées lorsqu'on leur balance sous les yeux une Sharon Stone (customisée de A à Z) bombe sexuelle à 50 ans, je le comprends. J'ai moi aussi mes petits complexes. Mais toutes les législations du monde ne changeront pas un état de fait : la nature est injuste lors de la distribution des atouts physiques. Et le corps vieillit, nous n'y pouvons rien. Et puis que je sache personne n'oblige les femmes à lire ces torchons. Mais la femme est masochiste.
Si l'hypothèse selon laquelle l'estime de soi de la gente féminine était à ce point mise à mal qu'il serait urgent d'intervenir se vérifiait, peut-être faudrait-il s'attaquer directement au modèle économique totalement cynique de la presse féminine : je culpabilise la femme à longueur de pages, lui mettant le nez sur ses bien naturelles imperfections, lui reprochant avec violence d'avoir des rondeurs et/ou des rides, je lui refourgue des produits amincissants, des crèmes anti-rides, des gels anticellulite et j'en passe, et j'encaisse la manne des annonceurs. Aussi hallucinant que cela puisse paraitre, il semblerait qu'une bonne partie de la population féminine n'ait pas encore saisi l'arnaque.
Si j'osais me permettre une remarque je signalerais que si les femmes ne baissaient pas les yeux dans la rue, si elles ne s'enfuyaient pas pour un regard, si elles n'étaient pas prêtes à vous gifler pour un compliment, peut-être se sentiraient-elles plus désirables et désirées. Mais je suis timide alors je ne dis rien.
Au-delà de sa pertinence (et de la porte ouverte au n'importe quoi que constituerait le vote de cette loi qui fort heureusement a bien peu de chance de passer), on peut s'interroger sur l'impact d'une telle mention. Prenons encore l'exemple de la cigarette. On a beau rappeler aux fumeurs sur chaque paquet, et avec un message clair, qu'ils courent le risque de mourir jeunes dans d'affreuses souffrances, la toxicomanie tabagique ne régresse que très lentement. Alors comment peut-on espérer qu'une mention "photo retouchée" empêche l'homme de comparer la bombasse (artificielle) qui lui fait de l'œil sur papier glacé à la femme qui lui repasse ses chemises ? Et puis où commence la retouche photo ? De l'effacement d'un petit bourrelet disgracieux à un lifting complet, il y a un monde.
Il n'empêche que cela me donne quelques idées. Scoop. Je peux vous l'annoncer en exclusivité, dès demain je prends ma carte de l'UMP et compte me présenter aux prochaines élections locales. Je voudrais faire passer une loi qui me tient à cœur. Il s'agit d'interdire d'exhibition ces curiosités de la nature qui affichent tablettes de chocolat et sexes de 3 mètres de long et me font une concurrence déloyale sur les sites de rencontres avec pénétration.
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