vendredi 25 juin 2010

Saphisme, littérature, fesses et cunnis infinis

Je lisais récemment un roman (au final un peu meilleur que cette note ne va sûrement le laisser supposer) dont l'héroïne vit une première aventure saphique qui devient pour elle une véritable révélation. Au lendemain de cette aventure, elle se jure de ne plus jamais coucher avec un homme. Le cliché m'a fait sourire. Et puis le jour où j'ai découvert le tiramisu je n'en ai pas arrêté d'aimer la mousse au chocolat. Les arguments qu'elle avance sont classiques. La femme connait mieux que l'homme le corps de la femme. La femme explore des zones érogènes dont les hommes n'a même pas conscience. La sexualité entre femmes ne se résume pas à la pénétration comme c'est (trop) souvent le cas entre un homme et une femme. Des arguments que j'accepte parfaitement. Il n'y a pas de doute dans mon esprit que les femmes font les meilleurs cunnilingus et les hommes les meilleures pipes. De même, il me semble évident que les couples hétéros qui parviennent durablement à une parfaite osmose sexuelle sont plus que minoritaires. Mais voilà, les doigts les plus agiles et les gadgets les plus sophistiqués ne remplaceront jamais une queue. De même qu'un anus ne procurera jamais les mêmes sensations qu'une chatte juteuse. Mais je m'égare. Les arguments avancés par l'héroïne font écho à ce reproche que j'entends souvent les femmes faire aux hommes selon lequel ils ne seraient intéressés que par la pénétration, passant bien vite la phase des préliminaires. Ce reproche revient bien trop souvent pour que je remette en doute leur légitimité. On va encore sans doute sous-entendre que je tente de m'extirper de la masse des hommes pour me faire bien voir mais il se trouve que je suis un homme qui regrette parfois que les femmes... ne s'intéressent qu'à la pénétration. Bon, ok, j'exagère un peu, je le concède. Sans vouloir passer pour un monomaniaque fétichiste, je suis un lécheur gourmand. A tel point que si je devais passer un court instant d'intimité avec une femme qui me plait, je serais (presque) plus frustré si je n'avais pu goûter à son intimité que si je n'avais pu la pénétrer. Mais je m'égare de nouveau. Me voilà en train de m'imaginer dégustant un entrecuisse aux pieds d'une belle et conséquence fâcheuse, je ne sais plus où je voulais en venir.

Pause.

Même si les femmes sont nombreuses à appeler de leurs vœux plus de caresses avant les coups de rein, il n'en est pas moins vrai que beaucoup de femmes apprécient passer rapidement à l'essentiel, être prises par surprise (réelle ou simulée), de façon bestiale. Petite Brune est de ces femmes et nous nous en accommodons fort bien. Mais j'apprécie les escapades adultères ludiques et orales. Beaucoup de partenaires de sexe sans lendemain que je prenais le temps d'explorer et de dévorer m'ont fait comprendre qu'elle préférait passer rapidement au coeur du sujet. On pourra me rétorquer que je suis peut-être moins doué que je ne le pense pour le sexe hors-pénétration, et pourquoi pas, mais j'ai tout de même plus d'un contre-exemple de longues montées en puissance tactiles et sensorielles. Il m'est arrivé quelques fois de rencontrer des amatrices de fellation qui ne recherchaient rien d'autre qu'à s'adonner au plaisir buccal. Encore et encore. Des heures durant. Si on en rencontre pas à tous les coins de chat, ces fétichistes ne sont pas rares non plus. Inspiré par ces expériences des plus agréables, j'ai tenté l'expérience de proposer à une partenaire potentielle une rencontre sans pénétration, de sexe exclusivement oral. Je n'ai à ce jour trouvé aucune partenaire qui soit réellement excitée à l'idée de se faire lécher à l'envi sans pénétration qui suive. Il y a peu j'ai fait la surprise à une amie-amante rencontrée récemment de l'attendre à la sortie du bureau au moment de sa (courte) pause déjeuner, de l'attirer dans un coin isolé pour lui relever sa jupe et de la faire jouir avec ma langue. Elle m'a reproché plus tard de ne pas l'avoir pénétrée. Si la femme reproche souvent à juste titre à l'homme de négliger les jeux et les caresses, elle a également une légère tendance à considérer comme déviant un homme qui ne la pénètre pas à chaque fois qui soulève sa jupe. Le seul contexte dans lequel les jeux sans pénétration ne posent problème c'est celui les jeux d/s, où la frustration est une pratique sexuelle en soi.

L'héroïne, une trentenaire tout sauf coincée, expliquait le plaisir qu'elle avait eu à être léchée sur tout le corps par sa partenaire, notamment sous les aisselles et entre la raie des fesses. Des zones qu'aucun homme n'avait jamais explorées. Pour ce qui est des aisselles je dois avouer m'y aventurer qu'occasionnellement, mais pour ce qui est du merveilleux sillon qui mène de la naissance des lèvres au bas du dos, vous l'aurez compris, je suis grand amateur. Mais il n'est pas rare qu'une femme refuse que ma langue s'y aventure.

Je concède bien volontiers que nous les hommes avons cette tendance à oublier de nombreuses zones érogènes (dont le cerveau) et qu'à titre personnel mes caresses se limitent parfois encore trop à certaines zones. Mais les arguments firent écho à une réflexion que m'étais faite quelques jours auparavant, en entendant Petite Brune s'extasier devant les fesses musclée d'un jeune homme, mannequin de profession, comme j'ai entendu bien des femmes le faire avant elle. Il m'arrive bien souvent de m'extasier devant une belle paire de fesses, c'est même avec le visage la partie du corps qui me séduis le plus facilement chez une femme mais cette attirance esthétique et érotique implique un passage à l'acte. Quand je tombe sous le charme d'un joli cul, j'éprouve l'envie et le besoin de le caresser, le palper, le mordiller, le cajoler, le lécher, le sentir, le fesser... La femme non. Le beau cul elle le regarde quand l'homme va sous la douche. A la limite, elle va y poser les mains pendant l'étreinte pour indiquer le rythme qu'elle souhaite que son partenaire donne à ses coups de reins. Et basta. Pourtant, c'est agréable une caresse sur les fesses, une langue impudique ou un doigt caressant/inquisiteur. Mais il est vrai que dans leur représentation de virilité, certains hommes ne sont pas prêts à accepter que cette zone puisse être érogène et stimulée. Mais les tétons... c'est agréable pour nous aussi le mordillement des tétons ! Et la main qui effleure l'intérieur des cuisses. Le souffle chaud dans la nuque. Les dents qui mordillent le lobe de l'oreille... Tant de femmes pensent encore que pour donner du plaisir à un homme hors-pénétration il n'y a que la pipe ou la branlette centrifugeuse comme elle se pratique dans le X.

En fait, physiologiquement il n'y a guère que nos sexes qui différent, les autres zones érogènes sont unisexes. Il appartient à chacun de donner à son/sa partenaire les clés pour le/la mener au plaisir. Et je suis toujours mal à l'aise face à ces récits de femmes devenues lesbiennes par défaut, par manque de communication et d'échange, qu'elles dissimulent derrière une relative incompétence masculine à comprendre le plaisir féminin.



Bande son :
Colette Renard - Les Nuits d'Une Demoiselle



22 commentaires:

M. Chapeau a dit…

Pas le temps de commenter plus, mais je trouve tout cela à la fois intéressant et très vrai.

msleelp a dit…

Est-ce bien raisonnable de résumer le fait de devenir lesbienne à une simple question de pratique sexuelle ... Et tu fais quoi des sentiments ? :)
Les hommes sont pourtant nombreux à apprécier certaines caresses, manuelles, buccales, voire "mécaniques" qui les feraient a priori plutôt relever de pratiques homosexuelles, et bien peu osent le dire ... alors qu'il n'y a pas là matière à sentiments dans un cadre homosexuel. Un homme adepte de ces pratiques n'est pas nécessairement homo ... Sans parler des femmes qui, une fois mises devant un tel désir masculin, reculent en se disant que leur partenaire est "déviant" ...
Le désir et le plaisir sont des alchimies qui dépassent de beaucoup les cadres rigides établis par les normes sociales, si avancées soient-elles ...

Kinky a dit…

@ m.chapeau :
Merci.

Kinky a dit…

@msleelp :
Les quoi ? Les sentiments ? Je ne connais pas...

Blague à part, c'est bien le sens de ma conclusion ;-)

Fiso a dit…

C'est marrant, c'est la réflexion que je me faisais récemment ...
En un peu plus cash, peut-être, à savoir que beaucoup de femmes se plaignent qu'on ne s'intéresse qu'aux parties de leur corps connues pour être érogènes (entendez seins-chatte) mais font l'étoile de mer dès qu'elles sont au lit.
Et de la même façon, ne caressent un hopmme que "là" (si encore elles le caressent, j'aime bien le terme de centrifugeuse que tu utilises).
Vraiment un bon billet, je suis d'accord avec toi sur toute la ligne, il faudrait que j'y revienne mais ce soir, ça me fout le cafard, en fait.

Kinky a dit…

@ fiso :
Merci. Vous résumez en quelques mots toute ma pensée. Vous donner le cafard n'était vraiment pas le but.

Double-face a dit…

En effet, je parviens désormais plus souvent à l'orgasme avec mon gode qu'avec un homme, et ça me désole. Je ne suce pas encore mon gode et il ne remplace pas une belle queue chaude et merveilleusement fragile.
Peut-être les femmes passent-elles vite, elles aussi, à la pénétration parce qu'elles ignorent que certains hommes prennent réellement - et assez - de plaisir dans les préliminaires ?
Tout comme un homme qui jouit trop vite se reproche son égoisme, une femme qui se contenterait de sexe sans pénétration aurait l'impression de frustrer son partenaire.
En ce qui me concerne, j'ai rarement bénéficié de préliminaires "gratuits". Ou alors les hommes se sont senti obligés de me pénétrer pour affirmer leur virilité ?
Quelle incompréhension de part et d'autre !
En ce qui concerne les femmes qui se contentent de sucer, si je n'en fais pas partie (c'est un excitant supruissant pour moi, bien plus que la tête d'un homme entre mes cuisses), je ne pourrais pas imaginer ne pas être prise ensuite.
J'ai lu récemment un auteur qui écrivait que la femme recherchait la pénétration pour remplir la vacuité de son vagin. C'est très physique et pas très romantique mais finalement, n'est-ce- pas objectivement vrai ?
(votre billet est long alors mon commentaire aussi)
En ce qui concerne les fesses masculines, la dernière paire qui m'est tombée sous la main, particlièrement velue, et que j'ai caressée longtemps, m'extasiant sur sa douceur m'a valu cette réponse "je déteste mes fesses". Et à part un homme qui m'a laissé le doigter puis le lécher avant de se rétracter, honteux, car assimilant son plaisir à une forme d'homosexualité, aucun homme ne m'a jamais laissée m'aventurer sur ses muqueuses fessières. Pourtant ce jour-là, j'ai découvert un plaisir inconnu jusqu'alors.
En conclusion, même si on n'y arrive plus, je persiste : un homme sinon rien !

Kinky a dit…

@ double-face:
Ne vous excusez pas de prendre le temps de commenter abondamment, votre témoignage est très intéressant, avec beaucoup de pistes à méditer. Et puis plus c'est long plus c'est bon...

A quoi attribuez-vous la rareté de vos orgasmes avec un homme ? A de l'incompétence ? A de l'incompréhension ? A un manque d'implication sentimentale ?

L'hypothèse selon laquelle les femmes zapperaient les préliminaires pensant que les hommes n'aiment pas ça est intéressante et plausible. Je comprends votre argument selon lequel sans pénétration une femme aurait le sentiment de frustrer son partenaire, mais si c'est lui qui le propose cela ne change-t-il pas la donne ?

La femme ne souhaite-t-elle pas parfois passer rapidement à la pénétration parce qu'elle atteint plus facilement l'orgasme vaginal que l'orgasme clitoridien ? Un orgasme clitoridien qu'elle préfère atteindre en solo ou qu'elle pense inaccessible avec un amant de passage ?

Je suis peiné de lire que l'on vous offre rarement des préliminaires sans arrière pensée, juste par générosité, par goût, par beauté du geste. La pénétration est clairement une façon d'affirmer sa virilité. Il est vrai que si l'homme ne pénètre pas sa partenaire, il risque d'éveiller les doutes sur ses capacités à le faire. Comme vous le dites, il y a beaucoup d'incompréhensions entre hommes et femmes, et celles-ci sont un frein à une sexualité épanouissante.

Je comprends parfaitement votre excitation lors de la fellation, votre besoin d'être prise après avoir senti l'érection de votre partenaire prendre forme dans votre bouche. Si je regrettais que l'on ferme systématiquement la porte à des jeux sexuels sans pénétration, lorsque je lèche nait en moi le plus souvent une envie irrépressible de pénétrer ce que je dévore.

L'idée que la femme "recherche la pénétration pour remplir la vacuité de son vagin" est un peu déprimante.

Si je vous suis bien, vous appréciez les fesses velues... Cet homme détestait ses fesses, mais détestait-il que vous les caressiez ? Je n'ignore pas qu'une majorité d'hommes refusent que l'on s'y aventure et il est logique qu'une femme qui essuie un (ou quelques) refus y réfléchisse à deux fois avant d'oser. Ce lien que font les hommes entre plaisir anal et homosexualité est à la fois logique et regrettable.

Vous n'y arrivez plus ? A lire votre témoignage, il me semble que vous ne tombez pas sur l(es) homme(s) qu'il vous faut.

Double-face a dit…

Je les attribue à un traumatisme et une perte de confiance, d'où découle un manque d'implication sentimentale.
Bref, sans jeu de mots, je me mords la queue.

Oui, je confirme, de discussions avec des amies, il ressort que nous nous interrogeons sur le réel plaisir que prennent les hommes aux préliminaires, considérant ceux-ci comme un passage obligé, sous peine d'être taxés de sauvages. Sans doute aussi la faute aux médias qui tendent à nous faire croire que les jeux sexuels ne sont nécessaires qu'aux femmes et que les hommes s'en acquittent, bon gré, mal gré.
(je vous rassure, j'ai dieu merci rencontré des hommes qui donnaient beaucoup de place aux préliminaires et très peu à la pénétration, qui ne durait que quelques minutes, et ça ne m'a pas du tout frustrée, bien au contraire, tant la tension était à son paroxysme et les orgasmes en rafale)

Et si un homme propose du sexe sans pénétration, nous trouvons cela suspect. Trop de convictions, trop de clichés, plus de nuances et d'unicité de l'individu. Nous nous sommes laissés formater et dicter la conduite et les réactions à avoir.

Amant de passage et orgasme clitoridien ne sont pas antinomiques.
Si certaines femmes préfèrent écourter les caresses clitoridiennes, ce n'est pas parce que l'orgasme, cette petite chose fragile qu'on peut frôler et perdre, ne vient pas.
Quand j'écourte, c'est parce qu'on me fait mal (à l'image de la centrifugeuse que vous évoquiez). Je ne peux pas ressentir un orgasme vaginal par la simple pénétration.
Je suis un diesel, moi, monsieur, mais quand je me mets en route, c'est feu d'artifice ;)

En fait, non, je n'aime pas les fesses velues, ni l'abondance de poils, pour tout vous dire. Mais chaque expérience me fait réviser mes convictions, et j'écoute mes sensations.
En l'occurrence, j'ai pris beaucoup de plaisir à caresser ses fesses velues, comme je peux n'en avoir aucun à caresser des fesses lisses. C'est une question de texture, de peau.
Je crois que, s'il a peut-être douté de ma sincérité, il a aimé mes caresses aussi.

Je partage votre conclusion, hélas. Mais on ne "tombe" pas sur un homme. On le choisit.C'est sans doute là qu'il y a du boulot.

Kinky a dit…

@ double-face:
Ah oui, je comprends mieux. Saloperie de perte de confiance en soi... Je suis passé par là. Elle reviendra ;-)

Concernant les préliminaires, et le plaisir qu'y prennent ou non les hommes, ma réflexion me ramène au point de départ. Ils peuvent être vécus comme un passage obligé si les préliminaires sont à sens unique. Et qui agit par obligation agit sans application ni plaisir. Sur le goût véritable des hommes à caresser, sentir, lécher... je vous ai donné mon point de vue mais je crains qu'en effet il ne soit pas partagé par tous.

C'est une question de complicité, d'échange et de dialogue. L'homme ne doit pas agir pour faire plaisir mais pour se faire plaisir, il doit apprendre à vivre aussi les préliminaires comme un acte égoïste. Il me semble que les femmes y arrivent bien mieux. Il faut bannir également cette forme de transaction implicite qui existe parfois entre deux partenaires (surtout lors d'aventures à court terme), du style je te lèche si tu me suces.

Je ne suis pas pour un systématisme des préliminaires longue durée. Passer directement à la pénétration est parfois très excitant également, surtout dans un contexte de lieu/moment insolite/inattendu. Néanmoins, même si physiologiquement parlant les préliminaires sont sans doute plus primordiaux pour la femme que pour l'homme, je ne pense pas que l'homme n'en ait pas besoin. Pour mon cas personnel, le plaisir de la pénétration est souvent plus intense s'il fait suite à des préliminaires. Ils me rendent également plus endurant. Mais vous avez raison, le discours "médiatique", qui n'est que le reflet d'une pensée communément admise, tend à considérer que les préliminaires et les jeux sont avant tout destinés aux femmes.

(Ah tout de même.... Me voilà rassuré)

Le formatage dont vous parlez est vrai pour les hommes comme pour les femmes. Nos expériences forgent nos réflexes, nos réactions.

Mais les diesels ont leur charme ;-)

"Chaque expérience me fait réviser mes convictions". Cette phrase me parle. C'est pour moi l'un des fondements de mon besoin de nouvelles aventures, de nouvelles expériences. Se laisser porter là où ne serait pas forcément allé, là où l'on n'aurait pas forcément pensé à aller. C'est ce qui me déçoit dans ces lieux virtuels de rencontres réelles et sexuelles où l'on peut lire à longueur d'annonce "pas de poils", "tbm uniquement", "pour personnes bon niveau", "personnes minces uniquement"... avec une mentalité d'acheteurs par VPC. Cela m'embarrasse à chaque fois quand on me demande mon type de femme, si des rondeurs m'indisposent ou si j'aime telle ou telle pratique. Les détails physiques s'inscrivent dans un ensemble, les pratiques dans un contexte.

Effectivement, c'est la femme qui choisit son homme. Ou choisit l'homme qui va la choisir. Mais par "tomber" je sous-entendais qu'il y a souvent une part de hasard.

Double-face a dit…

Décidément, on ne se quitte plus ! ;)

Plutôt une perte de confiance en l'autre qu'en moi-même, je crois.

Je me souviens de mon effarement face à une amie qui me racontait sa nuit et disait "je l'ai sucé, j'en avais pas envie mais il m'avait fait un cunni".
Il m'arrive - de plus en plus souvent - de ne pas sucer un homme (et pourtant j'adore ça), de même qu'il n'a aucune obligation d'un parcours précis sur mon corps.

Au souvenir ému d'une prise à la hussarde, debout, à peine la porte fermée, au retour d'une soirée, je me dois de corriger ma phrase, un peu catégorique, "je ne peux pas avoir un orgasme vaginal avec une simple pénétration".
Dans un parking, les toilettes d"un cinéma, ça le fait aussi, en fait. Carrément, même ;)

J'ai aussi du mal avec des fiches descriptives toutes faites. Sexuellement parlant, les hommes qui m'ont fait grimper aux rideaux étaient rarement ceux que je regardais avec gourmandise en me disant "Mmmm ! Vivement que je te coince, toi !"
Se laisser surprendre, et en prendre le risque, n'est-ce-pas le fondement même du don de soi ?

En parlant de choix, je ne me posais pas en grande prêtresse qui pointe du doigt et dit "celui-là, celui-là, et celui-là".
J'aime peu ce dicton qui affirme que "l'homme propose, la femme dispose" et j'admire secrètement ceux qui se donnent le droit de dire non.
Je voulais surtout m'élever contre l'idée de victime. Je ne subis pas -ou plus - les hommes, je les choisis, plus ou moins bien (plutôt mal, d'ailleurs, d'après votre œil extérieur et néanmoins aiguisé)

Fiso a dit…

Tiens, je viens de lire le titre choisi pour la bande-son ... sourire aux lèvres ;)

Kinky a dit…

@ double-face :
Il faut croire ;-)

Oh, une perte de confiance en l'autre... J'ignore comment ça se règle.

Je pense que ce que vous a raconté votre amie est courant. Y compris chez les hommes. Je vais peut-être vous étonner, mais il se trouve que je ne parle pas beaucoup de sexe avec mes amis les plus proches et j'en sais finalement assez peu sur les hommes en général.

Oui, ça le fait. Les lieux publics présentent deux avantages : l'effet de surprise et le plaisir né de la possibilité de se faire surprendre.

Je suis d'accord avec vous, ce n'est pas forcément avec les partenaires les plus séduisants physiquement que l'on prend le plus de plaisir. J'ai le souvenir de cette jeune femme que j'avais rencontré sur Internet et que j'avais trouvé au 1er rendez-vous un peu trop ronde à mon goût. Et puis elle a réussi à m'attirer dans son lit pour une nuit absolument mémorable. Une nuit qui en a appelé d'autres, toutes aussi pulsionnelles, intenses et débridées. Une totale osmose sexuelle, comme j'en ai vécu peu.

Je ne vous voyais pas en victime. (Mon œil ne voit que ce que vous me dites, même s'il lit un peu entre les lignes). Que voulez-vous dire par " j'admire secrètement ceux qui se donnent le droit de dire non" ?

Kinky a dit…

@ fiso :
Ravi de vous tirer ce sourire.

Double-face a dit…

C'est peut-être cette obligation implicite de réciprocité qui altère mon excitation face à la découverte d'un nouveau corps. Comme ces dialogues guimauve à la con dont on devine chaque réplique à l'avance ...
(je ne suis pas étonnée, les hommes semblent peu parler sexe entre eux)

J'ai rencontré quelques hommes (2 en fait) qui se faisaient un malin plaisir de mettre un vent aux jeunes femmes trop sûres de leur charme, qui pensaient les affoler par quelques poses lascives trop étudiées pour être naturelles :)

J'aime bien les têtes de cons, en fait ...
Nous en riions, et encore plus de la rage muette des jeunes femmes en question, et je pensais "bien fait !"

petite française a dit…

J'adore les longs billets !! bon, les courts aussi, mais j'aime quand on ose écrire long. Tant se limitent par crainte de faire peur aux lecteurs.

Moi, j'ai l'impression que ce que vous dites, aussi, c'est : hey les nanas... pendant les préliminairs, faites aussi votre part, occupez-vous de nous !! Ne nous sautez pas dessus sur la queue au prétexte que parce qu'on bande, on doit vous pénétrer tout de suite. Enfin, je ne voudrais pas parler à la place des hommes, que j'ai bien du mal à comprendre, ni à votre place. Mais c'est ce que je comprends de ce billet, entre autre.

Les explications à l'immédiateté du désir d'être pénétrée sont nombreuses. A mon sens, on se base trop sur l'idée qu'une femme serait plus lente qu'un homme à être excitée. Le désir, l'excitation peuvent monter aussi très vite pour une femme. D'où l'envie de cette pénétration "brute", sans bcp de préliminaires. Par contre, il est fort possible qu'effectivement, l'orgasme soit plus lent à venir, une fois pénétrée.
J'ai pas de recette miracle mais pourquoi ne pas jouer le jeu de cette pénétration rapide puis de se retirer et poursuivre les caresses... pour y revenir quand l'un et l'autre sont "à point" mmmm ? enfin, je dis ça, je dis rien.

La femme n'aime pas caresser les fesses, le cul des hommes ??? ah bon. ben oui.
(chuuuut gardez le secret... si vous dites tous les secrets des amantes qui aiment les cul virils, palper, flatter, griffer, fesser, écarter, pénétrer, etc. vous allez avoir la fessée vous !)

M'enfin, j'ai connu des (rares)hommes qui ne supportaient pas d'être caressé ailleurs que sur la zigounette, voire tabou absolu pour leur intime intimité. A vrai dire, certainement parce que c'était un flot de sensations et d'émotions, qu'ils n'arrivaient pas à maîtriser.

Par contre, des hommes hypersensibles des tétons, au point de quasiment en jouir comme seule stimulation, j'en ai rencontré aussi (2).

quant au cunni, ou aux caresses, peut-être aussi est-ce une question de degré d'intimité que l'on veut avoir, offrir à l'autre. pas forcément qu'il/elle soit plus ou moins doué.

B

Vellini a dit…

"...Le beau cul elle le regarde quand l'homme va sous la douche. A la limite, elle va y poser les mains pendant l'étreinte pour indiquer le rythme qu'elle souhaite que son partenaire donne à ses coups de reins. Et basta."

Oh! Non, c'est un vrai raccourci, je ne pense pas la femme se limite à ça, je pense plutôt que bien souvent les femmes sont réservés, pudiques... Nombreuses font encore l'amour comme la "norme" le souhaiterait, elles pensent plus au plaisir de l'homme qu'à leur propre plaisir, comme tous les clichés qui font les sociétés, ainsi offrir des caresses différentes à un homme amènent certaines craintes...

Et contrairement à l'héroïne du roman, je pense qu'il n'y a rien de comparable entre les caresses procurer par un homme et celles d'une femme, cet argument qui laisse penser que la femme connaitrait mieux le corps d'une femme qu'un homme, est un grand n'importe quoi, nombreuses femmes pensent encore que l'homme devrait deviner ce qui pourrait leur faire plaisir... Alors ils leur apparaît plus simple de trouver cet effet miroir très plaisant.

Double-face a dit…

Petite Française, je partage votre analyse.
Je crois que le goût des préliminaires chez les femmes n'est pas tant motivé par la recherche de l'excitation que par la montée en puissance qu'ils procurent (avec vagues de plaisir).
Je n'ai pas BESOIN de préliminaires car je n'ai pas de problèmes de désir (un vrai petit scout, toujours prête;)) mais je les aime car ils sont le plus sûr vecteur d'orgasmes multiples.
Votre dernier paragraphe me parle aussi. Je ressens de plus en plus fréquemment ce besoin de confiance avant d'offrir à goûter mon intimité.

Kinky a dit…

@ double face :
Il est vrai que ce devoir de réciprocité peut freiner toute spontanéité et impose quelque part de déjà connaitre le menu avant de se mettre à table. La prochaine fois, amenez avec vous une paire de menotte, ça change tout ;-)

Je vous rejoins sur les dialogues guimauves ou . Personnellement je ne suis pas pour l'abus de parole pendant le sexe.

Je ne suis pas sur que les hommes ne parlent peu de sexe entre eux. Par contre je pense qu'ils ne creusent pas forcément très profond.

Je comprends ces deux hommes. Malheureusement je suis un garçon trop facile pour agir ainsi. Rires...

Kinky a dit…

@ petite française :
Vous avez parfaitement résumé mon propos. En deux lignes. Comme quoi, même si vous aimez que j'écrive long, je dois faire l'effort de la concision ;-)

Je suis d'accord avec vous, il y a des femmes qui sont excitées très rapidement. C'est le cas de ma Petite Brune avec laquelle les préliminaires sont plus rares que la pénétration brute (pour reprendre votre expression que j'aime beaucoup). Vous ne dites rien mais tout de même ce "rien" est une excellente idée.

(mais vous n'avez pas compris que c'est justement ce que j'attends, avoir la fessée ?)

C'est justement ce qui est agréable et excitant : ne pas tout maitriser.
Je ne suis pas sensible des tétons au point de jouir (malheureusement !) mais ça n'est tout de même pas désagréable du tout.

Vous n'avez pas tort sur le degré d'intimité. Mais ça m'apparait étrange de ne pas vouloir/pouvoir mettre la langue là où l'on met sa queue.

Kinky a dit…

@ vellini :
Evidemment je n'ai pas de point de vue sur les différences de caresses entre hommes et femmes, mais votre point de vue est intéressant.

" nombreuses femmes pensent encore que l'homme devrait deviner ce qui pourrait leur faire plaisir..."

Ce n'est pas faux. Mais c'est aussi le cas de nombreux hommes, non ?

Kinky a dit…

@ double-face :
Intéressant tout ça...