Cher Kinky,
Tu sais que je t'aime bien, même si nous avons parfois des rapports un peu tendus. Tu me fais de la peine parfois. Ça n'a pas l'air d'aller très fort. On sent le pathos, le conflit intérieur, la bombe à retardement. Tu t'es sans doute persuadé du contraire mais au fond de toi tu sais bien que tu n'es pas un homme heureux. On ne peut pas s'effacer, se censurer indéfiniment. Même par amour. Il t'appartient de faire ce que tu veux de ta vie. D'avoir des couilles ou pas. Mais arrête de t'apitoyer et bouge-toi ! Bon, j'avoue tu me fais rire aussi parfois. Heureusement qu'il te reste encore un peu d'humour même si à mon avis nous ne devons souvent être que deux à nous gausser. Mais entre nous, ce blog devient un n'importe quoi. C'est confus, brouillon, incohérent. Peut-être que ça ne manque pas de charme. Je ne sais pas. Mais à mon humble avis c'était mieux avant, quand tu parlais de cul et que de cul. Je suis comme toi, un nostalgique. Tu devrais écouter les conseils de tes amis. Sors. Baise. T'étais plus marrant - et plus inspiré - quand tu partouzais et te faisais enculer par des jeunes filles dans des chambres d'hôtel. Ça intéresse qui aujourd'hui tes histoires ? Et ne me fais pas croire que tu t'en fous, ce matin encore tu as consulté tes stats de fréquentations. Fais-nous bander et mouiller. Vis et raconte. Tu devrais peut-être essayer les mecs, ce ne sont pas les occasions qui manquent. Pourquoi non ? Ce que tu peux être sectaire et borné.
Revenons-en aux faits. Bon alors ce blog... Comment dire les choses sans te froisser ? Je sais que tu es un peu susceptible... N'y allons pas par quatre chemins, tu en auras quand même écrites des conneries ! Je sais bien que ce n'est pas toujours facile de se renouveler et d'alimenter régulièrement un blog mais reconnais-le tu n'as pas toujours reculé devant la facilité et le cliché. C'est du gâchis. Je sais, ça t'a gonflé de voir tous ces blogs qui t'ont copié et qui ont copié ceux qui t'avaient copié, à juste titre, mais si l'aventure a encore un sens pour toi, tu dois avancer. Tu n'as pas de talent pour l'écriture, c'est entendu, mais avec un peu plus de travail et de rigueur, tu pourrais arriver à quelque chose de pas trop mal. Un peu plus de tripes aussi. Lâche-toi un peu bon dieu ! Ça doit sentir le sang, le foutre et la sueur. Te lâcher, c'était bien l'objectif quand tu as interdit les commentaires, non ? Je sais bien que tu t'es ramolli au point de ne plus baiser tes lectrices et que les commentaires représentaient une tentation mais ça ne peut être (que) ça. Bien sûr que non. Entre parenthèses, tu as beau dire que ce jeu du web 2.0 est stérile et te lasse, ça t'a permis de faire de belles rencontres. De sacrées rencontres. Je n'ai pas besoin de te le dire, l'autre jour quand tu as fait le bilan de tes années de nomadisme sexuel avec cette fille qu'il va bien falloir te décider à baiser, tu n'en revenais pas toi même de ce que tu avais vécu en si peu de temps. Tu voulais écrire librement, sans calcul, sans être influencé, sans anticiper malgré toi les commentaires et finalement tu évites toujours les sujets qui fâchent, ne te mettent pas en valeur. Tu te caches toujours les mots, derrière des pudeurs imbéciles. C'était bien ton objectif, réussir à enfin réellement te mettre à poil, je me trompe ? D'ailleurs ce goût pour l'exhibition... Il y aura quelque chose à creuser le jour où tu te seras enfin décidé à consulter, comme tout bloggeur qui se respecte. Tes (auto-)portraits ne sont pas honnêtes, pollués par ton besoin de séduire la lectrice. Va au bout de ta démarche. Mets-toi réellement en danger. D'ailleurs quand nous ressors-tu l'appareil photo ? Quand est-ce que tu as les couilles de te désaper et nous montrer ta queue ?
Allez, arrête un peu de jouer les hypocrites. Tu fais des efforts, tu essaies très dur même, mais tu n'as aucune envie de devenir monogame, de jouer le jeu social. Ce n'est pas toi. Tu te leurres. Tu es de toute façon bien trop solitaire et individualiste. Tu noteras que j'évite d'utiliser le terme égoïste pour te ménager, et pourtant... Tu vis dans le déni mais ça pose inéluctablement une date de péremption à ta relation amoureuse. Déni et lâcheté. Tu es bien un mec ! Ne tourne pas en rond et admets-le, tu as envie de baiser. Tout ce qui bouge. Tu es de retour aux affaires. Dans le sexe tu t'es sans doute un peu perdu à un moment. Aujourd'hui tu as sans doute besoin de t'y retrouver. N'en fais pas tout une histoire, ressors ton carnet d'adresses et fonce ! Saisis les perches que l'on te tend si tu ne veux pas que je te file un bon coup de pied au cul ! Et puis démerde-toi pour réaliser ce vieux fantasme à la con, ça te fera le plus grand bien et on n'en parlera plus. Comment ? Lequel ? C'est ça, fais le malin...
Allez, on reste en contact. Et je veux des détails !
(L'autre) Toi
Bande son:
3rd Bass - Portrait of the Artist as a Hood (Remix)