mardi 25 mai 2010

Kinky n'est pas féministe (il est même probablement sexiste)

Je ne crois pas à la guerre des sexes. Pas plus qu'à ce discours masculin totalement ridicule selon lequel la femme moderne serait castratrice. C'est absurde et contre-productif. Néanmoins le féminisme (à la française) m'a toujours laissé pour le moins dubitatif. Je suis toujours étonné par ces femmes qui parlent au nom des femmes plutôt qu'en leur nom propre. Mais c'est vrai de tous les militants/activistes. Mon problème avec les féministes officielles, c'est que leur discours aujourd'hui ne se limite souvent qu'à condamner les violences faites aux femmes (sur le sujet on est tous d'accord je pense) et à distribuer dans les médias les mauvais points, à pointer du doigt les débordements sémantiques des vilains petits canards machos censés être représentatifs d'une gente masculine arriérée. Parce que le discours est souvent aussi simpliste que ça : les hommes sont des beaufs arriérés, violents et égoïstes. Et qui ignorent l'existence du point G, voire du clitoris. Il est vrai que l'on entend encore dans la bouche de certains hommes publics des propos qui semblent dater d'un autre siècle et que si l'on veut avancer dans les rapports hommes-femmes il faut contrer certains discours. Sans avoir peur de s'attaquer aux obscurantismes religieux. Ce qui n'est pas facile aujourd'hui. Mais écoutez ce qui se dit dans le dos d'une femme à la sexualité ouverte et assumée par exemple, les critiques les plus sévères ne viennent pas forcément des mâles. Prenez les pleurnicheries réactionnaires d'un Zemmour sur l'homme castré par la femme moderne qui lui demande de faire la vaisselle de temps en temps, vous trouverez bien plus de femmes que d'hommes pour acquiescer à ces conneries ! Je trouve également très amusant de constater à quel point ces femmes déplorant que les hommes comprennent si peu la femme soient à ce point persuadées de bien connaitre les hommes, répétant ce qu'elles dénoncent.

Je ne crois pas que le combat féministe doive se résumer à faire évoluer les mentalités masculines. C'est réducteur et facile. C'est une erreur. C'est du corporatisme aveugle que de refuser d'admettre que les mentalités féminines doivent elles aussi évoluer fortement. Peut-être ai-je une perception erronée du combat féministe mais il me semble que jamais il n'a été question que la femme ne fasse son autocritique. Or à mon sens, faire évoluer les mentalités féminines devrait être le premier cheval de bataille des féministes car la femme est souvent la plus résistante aux revendications féministes. Je l'admets volontiers je vais sans doute sombrer un peu dans la caricature, mais il faut être de mauvaise foi pour nier qu'aujourd'hui encore une majorité de jeunes femmes n'envisagent leur indépendance financière qu'à travers un bon mariage et sont toujours enfermées dans un schéma archaïque où tout épanouissement personnel ne peut passer que par la maternité et l'éducation des enfants. Et c'est souvent la mère qui transmet ces "valeurs" où indépendance et carrière professionnelle n'ont pas leur place.

Le problème du militantisme féministe c'est que quelque soit l'attitude masculine, elle sera systématiquement qualifiée de machiste et oppressante pour la femme. Je suis très certainement minoritaire parmi la population masculine mais j'aime les femmes indépendantes. J'aime les femmes actives, les femmes qui s'assument financièrement. Je dirai même plus, je trouve en tant qu'homme que ce consensus général selon lequel il est dans l'ordre des choses que l'homme se tue au boulot pendant que la femme élève les enfants à la maison épouvantablement sexiste. Si nous en venions à inverser les rôles, nul doute que certaines parleraient de violence faite aux femmes. Et sans vouloir sous-estimer le boulot que cela représente, que l'on ne vienne pas me dire que femme au foyer c'est plus fatigant qu'un boulot dans le privé, parce que là je pourrais me fâcher très très fort. Tout ceci fait bien sûr de moi un vilain macho, un opposant au droit divin de la femme de s'épanouir en accomplissant son rôle de mère. Tant pis j'assume. Le plus amusant, c'est que j'ai un ami qui est mon exact opposé. Père depuis peu, il est inenvisageable pour lui que sa femme ne reste pas à la maison pour assurer l'éducation de son fils. Lorsqu'il aborde le sujet, il en est certain(e)s qui ne se gènent pas pour le traiter de vilain obscurantiste voulant cantonner sa bien-aimée aux tâches ménagères. Un jour il va quand même falloir choisir.

Quasiment toutes les femmes que je connais qui ont une sexualité "libre" ont traversé à un moment ou un autre une phase (plus ou moins longue, et parfois même définitive) durant laquelle elles n'ont plus (ou mal) assumé leur liberté, allant parfois jusqu'à se sentir "salies". Ce sentiment résulte d'un préjugé tenace d'une idiotie sans nom et probablement aussi vieux que la bêtise humaine elle-même selon lequel dans une relation sexuelle hétérosexuelle, il y en aurait une personne qui donne (la femme) et une autre qui prend (l'homme). Et dans prendre, il faut souvent comprendre se servir. Un préjugé entretenu par les deux sexes. C'est je crois la base de toute l'incompréhension entre hommes et femmes. Dans une aventure sans lendemain par exemple, il n'est pas rare que la femme ressente une fois l'acte consommé un malaise plus ou moins profond lié au sentiment d'avoir (aban)donné plus qu'elle n'a reçu, d'avoir été en quelque sorte spoliée, dépossédée de quelque chose. Mais pourquoi ? Pourquoi ??!! Cela n'a pas de sens. L'acte sexuel est bien sûr plus ou moins complice, le plaisir est plus ou moins partagé selon la générosité et le savoir-faire de chacun, mais pourquoi l'homme prendrait-il plus que la femme ? En quoi écarter les cuisses serait-il plus déshonorant que pénétrer un corps étranger ? En quoi céder à un désir, une pulsion, serait-il plus coupable chez la femme que chez l'homme ? Bien sûr, notre société patriarcale est la source de cette culpabilité. Bien sûr la goujaterie post-baise est plutôt l'apanage de l'homme. Bien sûr beaucoup d'hommes sont encore dans la dualité de la maman et de la putain. Mais comment la femme peut-elle assumer une sexualité libre si elle ne se sent pas l'égal de son partenaire, si elle part avec l'idée en tête qu'elle a beaucoup (plus) à perdre (que son partenaire) ? Si la femme veut vivre pleinement et librement sa sexualité, elle n'a pas le choix, elle doit se libérer des schémas qu'elle se transmet de génération en génération. Et c'est notre rôle de l'y aider.



Bande son :
Charlotte Leslie - Les Filles C'est Fait Pour Faire l'Amour



17 commentaires:

doigt de miel a dit…

Excellent !... et tellement juste...
Bon après les mentalités évoluent et il y a des routes qui s'ouvrent... souvent tracées par de très belles personnes...
vous devriez lire Ex Utero de Peggy Sastre... suis sur que vous adoreriez...
Je vous lis parfois en silence... j'en profite pour vous saluer cette fois ci :-)...
Bises d'un lecteur occasionnel

Kinky a dit…

@ doigt de miel :
Bien sûr, je ne suis pas du tout pessimiste. Les choses évoluent tout de même...
Je vois qu'il y a de jolies photos chez vous :-)

sasa a dit…

Ha le débat que voilà ! En tant que féministe revendiquée, je ne peux que saisir la perche (façon de parler hein ...).

Point sur lequel je ne peux que hocher la tête avec consternation, nous sommes (les femmes), nos meilleurs ennemis, et nous nous occupons bien de nous savonner la planche, en montrant du doigt les libérées, les libertines, les adultérines, toute cette cohorte de salopes ...

Sur le reste, c'est plus compliqué, je le crains. Et là où je pense que les féministes ont raison, c'est qu'ii faut effectivement éduquer l'homme, à se vivre comme nos égaux. Parce que soyons francs, de la même manière qu'une femme qui vit une sexualité libre / liberée est vite assimilée à une traînée (par les hommes comme par les femmes), une femme autonome, indépendante financièrement, effraie aussi beaucoup ces messieurs.
Je ne compte plus (petit exemple que je trouve parlant), les amies surdiplômées / brillantes / pleines aux as qui se travestissent en assistantes de direction / hôtesses de l'air sur les sites de rencontre, pour ne pas effrayer le pékin moyen.
Et c'est sur le dépassement de cette barrière morale (très forte) que le féminisme progressiste se construit.
Enfin je crois.

Kinky a dit…

@ sasa :
Mais même si ce geste sera probablement jugé affreusement phallocrate, je vous tends la perche bien volontiers ;-)

Je dois vous avouer que j'ai quelque peu tiqué (euphémisme puisqu'en réalité j'ai bondi de mon fauteuil) à la lecture de cette phrase "il faut éduquer l'homme...". Je me méfie beaucoup des gens qui veulent éduquer les masses. Ceci dit je pense que comme beaucoup d'autres problèmes de société, il s'agit d'abord d'un problème d'éducation. Il est du devoir de l'Homme (avec un grand H) de chercher à s'élever mais on ne peut que constater tous les jours que nous nous fabriquons une société qui nous tire par le bas. Pour moi ce ne sont pas les hommes (avec un petit h) qui doivent s'éduquer, c'est la société tout entière. Toujours pointer du doigt l'homme en lui disant "tu es sexiste",qui plus est avec ce petit air d'instit' hautaine dont aiment à user nombre de militantes féministes pour l'infantiliser, ne peut simplement pas fonctionner. De la même façon qu'on a jamais fait changer personne en lui disant "tu es raciste".

Pour le reste, nous n'avons pas vraiment de désaccords de fond. C'est plus la posture féministe militante qui me dérange que les causes défendues par le féminisme. Il est évident que les combats contre les violences conjugales, l'excision, les disparités salariales et la défense du droit à l'avortement, à l'éducation... emportent mon adhésion.

C'est effectivement sur le terrain de la sexualité que le féminisme est le plus difficile à définir. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'une femme libérée n'est pas du tout aussi bien perçue qu'un homme libéré, je pense que nous le constatons tous en écoutant parler autour de nous. Mais je suis convaincu comme je le disais dans mon post que la source du problème est principalement liée à cette croyance idiote qu'une femme a beaucoup plus à perdre qu'un homme en terme de dignité en couchant pour le sexe. Et on ne peut quand même pas ignorer le rôle de la religion dans cette perception. Le combat féministe doit avoir le courage de s'y attaquer. Il est vrai qu'une femme qui affiche une sexualité libre est invariablement confrontée aux quolibets et aux insultent mais ils viennent tout autant des femmes que des hommes. C'est malheureusement dans la nature humaine d'incendier celui/celle qui est différent(e).

Kinky a dit…

@ sasa :
Il est vrai que nombre d'hommes fantasment sur les activées de X, ces ultra-salopes, ces super baiseuses insatiables et dociles mais prennent leurs jambes à leur cou dès qu'ils sont confrontés à une femme gourmande assumée et capable d'initiative (voire de dire non). Pourquoi ? Probablement la peur de ne pas assurer, de ne pas être à la hauteur des super-étalons limeurs de l'infini qu'ils admirent dans ses mêmes films pornos. Il y a aussi - comme je le mentionnais - ce fameux dilemme de la maman et de la putain. Tant que les jeunes hommes s'éduqueront au porno il y a peu de choses que les rapports homme-femme évoluent. Je ne sais pas si vous avez déjà jeté un oeil à ces films X réalisés par des femmes censés briser les stéréotypes du genre qui répondent uniquement au desir masculin. Honnêtement, on reste très proche du X masculin...

Pour avoir pas mal fréquenté les sites de rencontres, je confirme vos dires selon lesquels il est difficile pour une femme d'un rang social élevé de trouver un homme que cela ne fasse pas fuir. Je me souviens de cette femme croisée sur meetic, à une époque où je voyageais entre libertinage pur et rencontres pouvant aboutir à un CDD, la trentaine, absolument magnifique, drôle... et très à l'aise financièrement. Elle n'arrivait pas à trouver un homme. Très étonné, elle m'expliqua que dès que ceux-ci se rendaient compte qu'elle gagnait plus qu'eux ils fuyaient à toutes jambes. Entre-temps j'ai rencontré la Petite Brune qui partage les grands moments de ma vie et la rencontre ne s'est jamais concrétisée. Mais elle était si contente d'avoir "rencontré" un homme (moi) qui non-seulement se moquait de gagner moins qu'elle mais voyait même ça plutôt d'un bon œil d'avoir pour moitié une femme aisée qu'elle est revenue régulièrement aux nouvelles pour s'enquérir du développement ou non de mon histoire avec ma douce pendant plus d'un an. Je crois que cela en dit long. Alors pourquoi les hommes sont-ils aussi trouillards face aux femmes brillantes ? Je n'en ai pas la moindre idée. Question d'éducation probablement. A la maison ma mère a toujours gagné plus que mon père. Ni eux ni moi n'y ont jamais vraiment porté attention.

Comme une image a dit…

Je suis d'accord avec un certain nombre de points que tu relèves, notamment ce mythe de la femme moderne castratrice dont on ne parle quasiment que dans les ... magazines féminins, ce qui rejoint une de tes remarques sur le fait que les femmes sont elles-mêmes nombreuses à porter une vision conservatrice des rapports hommes-femmes (être une femme libérée, c'est pas si facile, hein !).

Maintenant, je crois que c'est un peu caricaturer le discours féministe que de dire qu'il se résume à pointer du doigt le machisme des hommes. Il me semble d'ailleurs qu'on parle plutôt du machisme de la société, et là, on est bien dans un message « éducatif » qui concerne hommes ET femmes.
Il n'en reste pas moins que les discours un peu extrémistes et souvent ridicules des ultra-féministes (genre chiennes de garde) nuit un peu à la cause.

Je constate en tout cas autour de moi que ce conservatisme reste très répandu autour de moi, et donc au sein d'une population plutôt "CSP+" qu'on pourrait penser éduquée et moderne. Y a encore du boulot !!! Je crains que, toi et moi, n'observions la société par le prisme un peu déformé des « libertins » qui, c'est heureux, rencontrent bien plus de femmes « libérées » que la moyenne.

Kinky a dit…

@ comme une image :
Tout à fait d'accord pour dire que nous avons probablement une vision un peu biaisée par le prisme libertin. Un milieu qui n'est pas forcément aussi égalitaire qu'il aime à le faire croire d'ailleurs.

Je suis d'accord avec toi, les chiennes de garde, minorité très visible médiatiquement, font beaucoup de tort au féminisme.

Nous avons tout de même de bonnes raisons d'être optimistes, les progrès réalisé depuis 40 ans sont conséquents. Et puis si les femmes libérées sont rares, les rencontrer n'en est que meilleur.

petite française a dit…

Je vous remercie de vouloir nous apporter de l'aide mais... non merci. On se débrouillera très bien toutes seules.

Roooh je plaisante.

Je ne sais pas trop si vous êtes sexiste. Je comprend pas "sexiste" quelqu'un qui juge l'attribution des rôles immuables et la femme inférieure à l'homme, notamment en intelligence, donc à cantonner dans des tâches subalternes et la mettre hors des lieux de pensée et de pouvoirs.

Je trouve par contre beaucoup de féministes "sexistes" par rapport aux hommes. Elles cherchent souvent à inverser les rôles plutôt qu'à les redéfinir selon une nouvelle approche qui se construirait en dehors du shéma religieux/moraliste.

Voues êtes dubitatif sur les luttes féministes "à la française" (c'est donc que d'autres féminismes (anglo-saxons ?) vous adhérez ??? Dites nous en plus !!

Je n'ai jamais été une militante mais ma mère l'était, 'à la française'. Et elle aimait les hommes. Mais franchement, il y avait vraiment du boulot à faire, à commencer par le planning familial (ma mère a avorté dans des conditions ingominieuses et cela est resté une blessure à vie). Je vous assure que si, sous la pression de femmes de caratère que l'on taxait d'hystériques, les choses ont bien heureusement évolué, il reste de terribles ilots d'ignorance, d'incompréhension et de violence. Donc je comprends la virulence des chiennes de garde, même si je n'approuve pas toujours leur méthode.

Faut-il choquer, déranger, pour faire passer un message ? Je suis très partagée.

Ainsi les femmes pires ennemies des femmes ? Absolument vrai. Les femmes ont peu d'indulgence pour les autres femmes. Elles en ont beaucoup pour leurs fils.

Je suis par exemple sidérée qu'il n'y ait pas de cursus type "women studies" en France. Là encore, obscurantisme intello (si on peut dire) de celles qui refusent des champs de recherches spécifiquement féminines, au prétexte de l'égalité.
Ce sont souvent des femmes qui exigent de maintenir des coutumes dégradantes, voire de les remettre en usage. Et cela n'est donc pas l'apanage de certaines sociétés ou milieux archaïques ou peu éduqués.

Je ne crois pas que vous soyez minoritaire en appréciant les femmes qui travaillent. Les femmes ont toujours travaillé !! et je ne parle pas du fait d'assumer les tâches ménagères et l'éducation des enfants.
C'est la dépendance par rapport à une autorité masculine (le père puis le mari) qui est en question pas l'activité (rémunérée ou non) des femmes.
L'indépendance des femmes ne s'apprécie que si l'on prend en compte le fait qu'une femme a toujours été une valeur 'marchande' que ce soit par sa capacité à travailler, à procréer (donc à fournir de la force de travail) ou pour sa dote.

Mais cette dépendance financière n'a pas empêché les femmes d'être libre sexuellement ! C'est même contre cela que se sont construit tant de schémas moralistes et inégalitaires.

Voilà pourquoi votre aide n'est pas bienvenue. Au prétexte de nous apporter une liberté que nous n'avons jamais perdue, mais qui a toujours suscité des désirs de coercition, vous voulez nous imposer un autre code moralisateur. Celui du sexe comme loisir, jeu, détente, sport peut-être, sans charge émotionnelle ou sentimentale.

Je crois que les hommes valent mieux que ça. Même pour une rencontre d'une seule fois.

et vous ne m'ôterez pas de l'idée que les hommes peuvent aussi (souvent ?) avoir l'impression d'avoir été violé, utilisé, puis jeté. seulement, ils ont beaucoup de mal à le reconnaître. de même que leur peur de ne pas être "à la hauteur" (donc de fait être dans une impression d'infériorité qui se traduit par une certaine brutalité parfois). questions de fierté masculine. d'amoour propre, de schémas transmis... etc.

Si vous voulez, moi je veux bien aider à ce qu'enfin, ils le reconnaissent...

B

Kinky a dit…

@ petite française :
Je ne suis pas un spécialiste du féminisme mais il me semble que dans l'approche anglo-saxonne il y a une conception de la sexualité beaucoup moins arriérée. Beaucoup de féministes anglo-saxonnes ne considèrent pas que la femme se dégrade elle-même parce qu'elle baise quand et avec qui elle veut.

Le problème des chiennes de garde pour moi n'est pas leur virulence mais leur incroyable maladresse, leur sectarisme et leur vision très très courte. J'ai l'impression que le féminisme à la française ne se limite souvent
qu'à un combat pour la répartition des tâches ménagères.

Il n'est bien sûr pas question de remettre en cause les acquis et les combats de ces femmes courageuses qui se sont battues pour le droit de vote, le droit à la contraception ou à l'avortement. Ce furent des combats importantissimes qui font aujourd'hui de notre société une société un peu plus humaine qu'elle ne l'a été.

Pour ce qui est de la question de l'indépendance face à l'autorité du mari, je ne suis pas sur de bien saisir car il me semble qu'aujourd'hui il y a tous les outils législatifs nécessaires. Je me dois de signaler que l'homme aussi a toujours eu une valeur marchande.

Si cela peut vous rassurer, je ne tiens pas spécialement à apporter mon aide. Ce serait un peu simpliste et réducteur de dire que je considère le sexe comme un loisir. Quoiqu'il en soit, je ne cherche pas à imposer quoi que ce soit à qui que ce soit. Je réclame juste le droit de vivre ma sexualité comme je l'entend et je constate tous les jours que c'est plus facile pour un homme que pour une femme. J'ai donc une certaine sympathie et empathie pour les femmes qui essuient insultes et quolibets.

Bien sûr qu'il nous arrive d'avoir le sentiment d'avoir été utilisés et jetés ! Je ne dirais pas avoir eu le sentiment d'avoir été violé mais il est probable que ce soit un sentiment que les hommes ressentent parfois.

Je pense que la peur de ne pas assurer est plus liée à un sentiment de perte de virilité qu'à un sentiment d'infériorité, même si ce dernier aspect joue un rôle non-négligeable. Et quoiqu'on en dise le mythe de la virilité est entretenu (aussi) par la femme.

Que voulez-vous que j'avoue ? Oui il m'est arrivé de quitter une femme avec le sentiment de ne pas avoir donné autant de plaisir à ma partenaire qu'elle l'attendait. Non, je n'avais certainement pas tort. Oui il m'est arrivé de ne plus avoir de désir pour une partenaire d'un soir parce que passé l'excitation de la rencontre, le sexe pour le sexe m'a paru sur l'instant vide de sens. Oui il m'est arrivé d'avoir une panne et de ne pas bander. Oui il m'est arrivé de jouir trop vite. Oui ça fait un peu mal à l'égo.

Kinky a dit…

@ petite française :
Cela fait mal à l'égo mais je doute qu'une femme qui sent n'avoir pas assuré sexuellement n'en soit pas affectée.

Mais il est vrai que les blessures de l'égo ne se soignent pas par les insultes et les coups.

Fiso a dit…

"Dans une aventure sans lendemain par exemple, il n'est pas rare que la femme ressente une fois l'acte consommé un malaise plus ou moins profond lié au sentiment d'avoir (aban)donné plus qu'elle n'a reçu, d'avoir été en quelque sorte spoliée, dépossédée de quelque chose. Mais pourquoi ? Pourquoi ??!! Cela n'a pas de sens".
Et bien, ce n'est pas - toujours - le symptôme d'une paranoia profonde ou l'héritage de l'éducation.
C'est souvent dû, je crois, à un changement d'attitude, le lendemain, de la part de l'amant qui n'a parfois qu'une idée : "pourvu qu'elle se casse vite après le café".
Toi tu es en couple, donc les choses sont claires dès le départ, mais avec les célibataires, je ne te raconte pas le bordel ...;)
Je ne vais pas raconter ma vie ici mais j'ai rencontré nombre d'hommes qui vantaient les mérites du dialogue, des échangs etc. mais étaient incapables de vivre sereinement, à postériori, ce fameux partage. Je me suis même entendu dire, un jour, "que mon visage irradiait la joie et que ça faisait peur". Ben merde alors, s'il faut baiser en tirant la gueule ...
Il paraît que ce problème ne se pose pas avec les hommes mariés. Quelle bonne nouvelle ! :(
On devrait se quitter avec bienveillance, eu égard au plaisir reçu et donné, mais la plupart des femmes que je connais se tapent un sacré coup de blues le lendemain et finalement gardent plus d'amertume que de beaux souvenirs de cet instant d'éternité.

Kinky a dit…

@ fiso :
C'est tout à fait vrai. Je n'avais pas pensé à ça. Je pense que le "pourvu qu'elle se casse" signifie en réalité "pourvu qu'elle ne s'attache pas".

(Pour info, je n'ai pas toujours été en couple et les rencontres sans lendemain en temps que célibataire ça me connait !)

Il est un peu bizarre ce monsieur qui a peur des visages joyeux...

Ce coup de blues, vous l'attribuez uniquement à la goujaterie masculine au réveil ?

Fiso a dit…

Sans doute. Mais c'est tellement palpable que ça en devient humiliant (bon, faut dire que je suis un peu orgueilleuse).
Non, pas seulement.
On dit que l'orgasme est une petite mort, je suppose que la sortie de l'état cotonneux du lendemain est un peu douloureux.

Lorsque tu étais célibataire, les rapports étaient-ils réellement sans enjeu ?

Gravement névrosé, même. C'est le genre de phrases pour laquelle on pourrait se prendre ma main dans la gueule, sérieux. Il n'a pas fait long feu, d'ailleurs.

Non pas seulement. On dit que l'orgasme est une petite mort. Je suppose qu'émerger d'un état comateux constitue une certaine souffrance.

Kinky a dit…

@ fiso :
Je suis d'accord avec vous, on se sent parfois un peu à l'ouest après la petite mort.

Non, les rapports n'étaient pas toujours sans enjeu.

Fiso a dit…

Une boutade ? Tu appuies mes propos parce qu'en l'occurence j'ai buggé ? ;)

Anouchka a dit…

Le sujet date d'il y a deux ans (hum) mais le débat me semble intéressant, sur le "vide" d'après coup.

J'ai plusieurs amies qui, suite à un plan cul s'étant plus ou moins bien déroulé, se sont retrouvées traitées vraiment mal.

Une d'entre elles ne veut clairement rien de plus, période post rupture tout ça, mais c'est comme si les hommes avaient une peur horrible qu'elle s'attache, alors que pas du tout. De la même façon, si elle a bien discuté avec le mec, elle ne voit pas de problème dans le fait de le revoir, avec ou sans baiser.

Pour une autre amie, elle ne serait pas contre plus si affinités, loin de là, mais ne veut pas se précipiter ou s'attacher si il n'y a pas lieu d'être. Et le fait qu'elle demande, très détachée, si la personne veut plus ou non bloque également les hommes, qui s'imaginent - à tort - qu'elle veut forcément se maquer, alors qu'elle est tout à fait OK avec le fait d'avoir un plan cul régulier sans sentiments mais veut juste que les choses soient énoncées clairement.

Il y a également des hommes qui ont du mal avec les femmes qui sont claires dans leurs attentes et qui trouvent impensables qu'elles ne veulent rien de plus. Et des hommes qui ne vont même pas faire la bise le lendemain sans hésitation. Ce qui pousse sérieusement à s'interroger sur soi-même, n'aide pas à garder confiance et provoque indéniablement un sentiment de vide, alors qu'un brunch dans la bonne humeur laisserait heureuse.
D'où l'impression d'avoir servi de gant de toilette.

Kinky a dit…

@ isobel :
Votre exemple de l'homme qui ne fait plus la bise après un plan cul illustre bien le fait que certains hommes (une majorité ?) gèrent mal l'après plan-cul. Vous avez raison, c'est probablement parce qu'ils n'arrivent pas à concevoir qu'une femme puisse désirer une relation sexuellement sans engagement. La bonne question est de savoir pourquoi ça leur semble inimaginable...

Pour ceux qui est de vos amies, je serais ravi de faire leur connaissance ;-)