jeudi 27 septembre 2007

Portrait des hommes qui se branlent

Ils doivent être une douzaine. Spectateurs silencieux. Des chuchotements emplissent l'alcôve. Nous les ignorons, jouons à ne pas leur donner le spectacle qu'ils attendent. Pas tout de suite.

Qui sont ces hommes au bout de ces sexes dressés. Maris délaissés ? Infidéles amoraux ? Queutards tristes ? Epicuriens épanouis ? Je me demande quelles sont leurs histoires.

Eux c'est un peu moi. Plus vieux viendrai-je moi aussi seul en ces lieux, dans l'espoir qu'on me fasse une petite place, qu'on me donne un peu ?

Eux c'est un peu moi. Mais ce soir je préfére ma place à la leur. Je ne veux pas partager. Pas ce soir.

17 commentaires:

Anonyme a dit…

Ne sommes nous pas tous un peu de ceux la ? je le pense.

Anonyme a dit…

La société du jouir sous toutes ses formes dans laquelle nous vivons n'élude en rien les questions humaines essentielles, pas plus que celles de l'intimité.
Je crois.

Bien à vous,
Valérie

Anonyme a dit…

Un jour, je me suis trouvé parmi ces hommes là, à la fois mari infidèle, amant éconduit et queutard désespéré. Plein de raisons peuvent mener à cette débâcle…

Kinky a dit…

@ X-addict :
Tout à fait. Il n'y a aucun jugement de ma part, juste de la curiosité...

@ Valérie :
Je me demande si nous vivons vraiment dans une société du jouir. Du jouir sage alors...

@ Vagant :
Je ferai sans doute un jour partie de ses hommes (d'où ma curiosité). La question est justement, le vivrai-je comme une débacle ?

Anonyme a dit…

Pour un séducteur habitué au meilleur, sans aucun doute. Il suffit de faire preuve d’un peu d’empathie pour s’en convaincre, mais rien de tel qu’expérimenter cela au moins une fois. À ce titre, je vous conseille le Moon-City, sans doute le moins pire d’entre tous pour un homme seul.

Kinky a dit…

@ Vagant :
Je ne suis pas un séducteur et pour le meilleur, j'espère qu'il est encore à venir ;-)

En fait j'ai déjà tenté l'expérience en solo. Dans un club désertique que j'ai fui rapidement.
Merci pour l'adresse. Je n'habite pas Paris mais ce ne sont pas les clubs qui manquent dans ma région.

Anonyme a dit…

Non, notre société n'est pas une société du jouir, mais la revendication au plaisir est une des données les plus fortes (voir par ex. L'homme sans gravité/Entretiens Melman & Lebrun, même si cela n'est pas assez développé à mes yeux).
Je ne crois pas que le problème soit celui du "jouir sage" mais celui d'une sexualité épanouie, et de l'équilibre sur tous les plans.
Je crois qu'il y a vingt ans (quand j'avais 20 ans), et que je changeais d'homme à peu près chaque jour, m'adonnant à toutes sortes de fantasmes, ce n'est pas pour autant que je connaissais la jouissance, sa force, ce qui en fait le sel etc..

Au plaisir de vous lire !

Kinky a dit…

@ Valérie :
Je parlais de « jouir sage » car s'il est vrai que dans les médias on parle de plus en plus de sexe et de plaisir, c'est toujours une sexualité très normée qui est vantée. Nous n'en sommes plus au stade "le sexe c'est mal" mais au stade "le sexe doit être comme cela".

La sexualité épanouie est notre but à tous je pense. Nous empruntons tous des chemins différents, nous avons tous notre propre rythme.

Votre expérience m'intéresse. Vous sous-entendez avoir découvert la jouissance bien plus tard. Quel a été le déclencheur ? La rencontre d'un homme ?

Anonyme a dit…

Et égoïste, avec ça... ;-)

Kinky a dit…

@ wrong :
En certaines circonstances oui ;-)

Anonyme a dit…

Normal que les médias nous vante une sexualité très normée, question de structure, modèles, culture etc..
Oui, un homme, parce que ce n'est pas dans la multiplicité que je connaissais au mieux mon plaisir, même s'il y avait eu de beaux instants de pur partage, de joie, de rires, que sais-je, je ne trouvais pas de vraie satisfaction.
Ce n'est pas un scoop que de dire que dans une relation véritable l'on approfondit tout à la fois ses désirs et ses délires, sa propre connaissance à cela, et que le jeu devient beaucoup plus intéressant dans l'engagement via le sentiment amoureux surtout. Et puis parce que c'est toujours l'autre qui vous ouvre des portes, et la sexualité réduite à ses fonctions organiques est bien sûr triste à mourir.

Anonyme a dit…

@ Valérie : vous feriez plaisir à une de mes connaissances, défenseur acharné qui prône que ''l'amour sans Amour ne vaut rien, c'est un amour de vaurien.''

J'ai adopté cette façon de voir mais pourtant je me pose la question. Lorsqu'il y a don, don véritable, désintéressé, avec envie de partage entre deux personnes qui se respectent et se désirent, ne serait-ce que pour une nuit, ce que vous appelez 'l'amour réduit à sa fonction organique'' ne prend il pas alors ses lettres de noblesse ?
je me pose toujours la question...

Anonyme a dit…

Par « l’amour réduit à sa fonction organique, je parlais du simple soulagement, si nécessaire, et même parfois suffisant, fût-ce t-il.
Je comprends très bien ce que vous voulez dire, gicerilla, parce que dans ce que vous dites, il y a cette sublimation propre au vrai plaisir, celle qui se cache dans l’idée de l’éphémère et du don désintéressé, même si je dois vous avouer que je ne pense pas qu’il s’agisse véritablement de don, ne serait ce que par la perspective de la jouissance à venir, avec ce qu’elle pourrait, par exemple, révéler dans l’inattendu. Je parlerais plus volontiers d’abandon.
En tout cas je ne nie pas le partage d’un soir, je dis seulement que personnellement ce n’est pas ainsi que j’ai connu mon véritable plaisir, ses facettes etc…, que pour y avoir accès il me fallait la clef d’une sublimation forte.

Kinky a dit…

@ Valérie et Gicerilla :
Rien à ajouter mais intéressant débat, vraiment.

esperanza a dit…

Je me suis trouvée dans cette situation, dans une alcôve, avec les "branleurs" de l'autre côté du miroir ... C'était troublant, excitant mais aussi très gênant... Eprouver du plaisir juste en se montrant dans cet acte intime et intimiste était impossible pour moi, j'ai renoncé... au grand désespoir de mon partenaire de ce soir-là d'ailleurs... Avez-vous pu, vous? ce n'était pas clair, dans votre souvenir évoqué!

Anonyme a dit…

Fulgurante diapositive.

Avec une trame déjà un peu passée.

Comme un souvenir, une photo des années 70.

Va savoir pourquoi.

Kinky a dit…

@ Esperanza :
Oui mais j’ai pris beaucoup plus de plaisir dans une alcôve avec mirroir sans teint.

@ memorandhomme :
Je trouve cette vision 70’s peu flatteuse mais bon...